Lycée : comment revitaliser la filière technologique

Alors que depuis 2009, la réforme du lycée général, qui doit entrer en viguer à la rentrée 2010 pour la classe de seconde, fait l'objet d'une communication savamment orchestrée (les parents des élèves de troisième vont recevoir prochainement un courrier leur en expliquant les grandes lignes) et que le lycée professionnel est rénové depuis la rentrée 2009, la voie technologique (STI et STL) a pour l'heure presque été passée sous silence. Les textes d'application de la réforme du lycée publiés au « Journal officiel » jeudi concernent certes la filière technologique pour l'architecture générale (possibilité d'orientation en cours de cycle, accompagnement personnalisé...) mais les grands axes de rénovation ne seront connus qu'en mars, quand ils seront soumis au Conseil supérieur de l'éducation (CSE) et une fois achevés les travaux des groupes d'experts. Rien de plus normal, selon le ministère de l'Éducation nationale, puisque ce sont surtout les classes de première et terminale qui seront impactées.« Voie de relégation »Mais c'est une fois de plus l'illustration que cette filière est « souvent vécue comme une voie de relégation », constate Thierry Reygades, secrétaire national du Snes-FSU (premier syndicat du secondaire) en charge des enseignements technologiques. Les Snes, dans la foulée des assises qu'il a tenues sur le sujet vendredi à Paris et de la journée de mobilisation qui a lieu ce samedi, va décliner ses assises à l'échelle locale. Une journée d'action est également prévue pour mars. « Il faut impliquer davantage les régions et les entreprises locales », estime Thierry Reygades. Les employeurs affectionnent les formations technologiques courtes, mais le lycée techno, dont certains enseignements se confondent avec ceux du lycée professionnel, voit ses effectifs se réduire (138.000 bacheliers en 2008 contre 148.000 en 2001).En attendant mars, le ministre de l'Éducation national a évoqué quelques pistes devant le CSE du 10 décembre, qui a massivement voté pour la réforme du lycée. Rappelant que les sérise STG (sciences et technologies de gestion) et ST2S (santé et social) ont respectivement été rénovées en 2005 et 2007, Luc Chatel a regretté que les séries STI (sciences et technologies industrielles) et STL (sciences et technologies de laboratoire) n'aient pas « évolué depuis 1993 ». Renforcer les enseignements générauxPour les revaloriser, le ministre compte y « renforcer les enseignements généraux ». Il projette notamment de les porter à 60 % du temps scolaire, contre 40 % aujourd'hui. Par ailleurs, les élèves suivront deux langues vivantes contre un seule actuellement. Surtout, les 17 spécialités, jugées trop nombreuses, « seront entièrement repensées » et afin de ne plus enfermer « les élèves dans des trajectoires souvent irréversibles ». Autour d'un tronc commun, les formations seront « plus polyvalentes » et les spécialités réduite à « quatre ou cinq » (énergie et développement durable, architecture et construction, numérique...). Ces modalités sont en cours de discussion avec les partenaires sociaux. Mais les syndicats, notamment le Snalc, dénoncent déjà une manière déguisée d'économiser 8.000 postes.L'objectif est de constituer à terme des « parcours d'excellence », espère Luc Chatel. Ce qui s'inscrit dans la droite ligne de la volonté présidentielle de voir les études supérieurs sélectives s'ouvrir aux séries technologiques (création de nouvelles classes préparatoires...). Aux formations sélectives de jouer le jeu ensuite. Certaines, telles l'ESCP Europe ou Polytechnique, ont commencé à leur entrouvrir leurs portes.
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