L'administration Obama reste mobilisée sur l'emploi malgré une croissance vigoureuse

En dépit du rebond patent de l'économie américaine, la Maison-Blanche se refuse à sabrer le champagne. Selon la première estimation du département du Commerce, susceptible d'être fortement révisée, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progressé de 5,7 % en rythme annuel au quatrième trimestre 2009 par rapport aux trois mois précédents, ce qui n'était pas arrivé depuis six ans et constitue le deuxième trimestre consécutif de croissance depuis la fin de la récession aux Etats-Unis. S'ils ont salué une croissance plus vigoureuse qu'anticipée, les économistes de Wall Street ont noté que le ralentissement des déstockages des entreprises a assuré près de 60 % de la progression du PIB, soit 3,39 points de pourcentage. « Le rapport sur la croissance du produit intérieur brut est la nouvelle la plus positive à ce jour sur l'économie », a assuré Christina Romer, la principale conseillère économique du président Barack Obama. « Le changement depuis le premier trimestre de 2009, quand le PIB a chuté en rythme annuel de 6,4 %, est vraiment extraordinaire », a-t-elle ajouté. La vraie bonne suprise de ce dernier trimestre est venue du côté des investissements, dont la contribution à la croissance a atteint 0,9 %, contre 0,1 % au troisème trimestre.Commandes de camions anticipéesMais là encore, la performance doit être nuancée. Car si, effectivemen,t les investissements en équipement progressent au dernier trimestre de plus de 13 % en rythme annuel, « c'est essentiellement grâce au rebond du secteur des transports, qui s'explique par un effet d'anticipation », analyse Florence Pisani, économiste chez Dexia AM. La mise en oeuvre prochaine de nouvelles normes beaucoup plus contraignantes en matière d'émissions de CO2 a en effet conduit les entreprises à anticiper leurs commandes de camions. « Au total, la bonne nouvelle du dernier trimestre est en partie artificielle, et elle ne permet pas de conclure que la croissance américaine est durablement repartie », souligne l'économiste. Le PIB américain a reculé de 2,4 % en 2009, un repli sans précédent depuis 1946. Et dans un contexte où les conjoncturistes anticipent un taux de chômage moyen inscrit à 10 % pour l'année 2010. L'administration multiplie les annonces et mesures visant à soutenir la création d'emplois, dans la droite ligne des promesses faites par Obama pendant son discours sur l'état de l'Union, mercredi soir. Augmenter les salairesVendredi, en visite à Baltimore, Obama a proposé 33 milliards de dollars de crédits d'impôts pour encourager les PME à recruter et à augmenter les salaires. Un crédit d'impôt de 5.000 dollars leur sera accordé pour chaque embauche nette en 2010. Par ailleurs, selon des informations circulant à Washington, son administration s'apprête à multiplier par trois les prêts garantis aux producteurs d'électricité afin de bâtir de nouveaux réacteurs nucléaires, ce qui porterait cet effort à 54 milliards de dollars. Cela répond à la promesse faite pendant le discours sur l'état de l'Union de stimuler la création d'emplois dans les énergies alternatives. La veille, en Floride, le président des Etats-Unis avait annoncé une enveloppe de 8 milliards de dollars tirée de son plan de relance à 787 milliards de dollars afin de développer un réseau de voies ferrées à grande vitesse.
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