Coup de mou pour les valeurs minières

Les calamiteux débuts de Rusal en Bourse mercredi n'étaient pas pour rassurer sur le secteur minier. D'autant que le géant russe s'ouvrait aux investisseurs au moment même où le marché de l'aluminium, promis à une situation de surcapacité en 2010, n'est pas au meilleur de sa forme. En est-il de même pour l'ensemble du secteur minier ? La question se pose alors que dans un contexte de marché déprimé en ce début d'année, l'ensemble des valeurs minières est à la baisse. Vale recule de 1,5 %, Rio Tinto de près de 10 %, BHP Billiton de 7,6 %, Anglo American de plus de 15 % et Xstrata de 10 %. Il faut dire que ce reflux des cours intervient après une année 2009 particulièrement porteuse pour le secteur si l'on sait que des groupes comme Rio Tinto et Xstrata ont respectivement rebondi de 175 % et 209 %. Des circonstances exceptionnellesCe fort rebond est propre au profil de ces entreprises qui, fortement endettées, ont dû se restructurer. En outre, il est proportionnel à leur chute subie fin 2008, en pleine tempête financière, et dans un contexte de lourd reflux des cours des matières premières. Ces circonstances exceptionnelles brouillent aujourd'hui les cartes. Au point qu'il est difficile de dire sur quel potentiel de hausse ces valeurs peuvent encore compter cette année. D'autant que le début de l'année ne leur est pas très favorable. La décision des banques chinoises de plafonner le montant des crédits tend à embrumer les perspectives économiques de l'empire du Milieu.Par ailleurs, depuis quelque temps, certains cours de matières premières ne sont plus à la fête et tendent à piquer du nez comme le plomb et le cuivre. Le phénomène se répète aussi pour les prix de l'acier. Rien qui puisse, en définitive, réjouir les investisseurs.Un an et demi de disettePourtant, les valeurs minières peuvent compter sur certains facteurs d'appréciation. À commencer par une faible valorisation. Certes, après le fort rebond de l'an dernier, les grands du secteur se paient entre 14 et 18 fois leurs résultats attendus pour 2009 mais ils affichent, en revanche, des multiples compris entre 9 et 14 fois pour 2010. Autant dire qu'ils sont, pour l'instant, relativement bon marché. Au-delà de leur simple valorisation, le secteur va également pouvoir bénéficier, cette année, d'une reprise des opérations de fusions-acquisitions. « Après pratiquement un an et demi de disette, ces groupes qui, entre-temps, ont redressé leur bilan à l'instar d'un Rio Tinto, ont énormément d'appétit. D'autant qu'ils disposent d'abondantes liquidités qui vont leur permettre de faire de la croissance externe au moment où le moteur économique mondial repart », souligne un spécialiste du secteur. Ce facteur associé à l'embellie de la conjoncture économique mondiale devrait être les deux principaux éléments d'appréciation pour le secteur cette année.
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