Les aides à la presse en ligne prennent du retard

Pour obtenir leur part du fonds d'aide au numérique décidé au moment des états généraux de la presse, les éditeurs devront prendre leur mal en patience. Sur les 70 dossiers déposés, moins d'une trentaine ont été examinés vendredi par le comité d'orientation, qui réunit des éditeurs et les services de la Direction des médias et des industries culturelles (DGMIC). Il devait pourtant trancher. Une dernière rencontre aura lieu le 16 février. La vingtaine de dossiers passée en revue en décembre fera l'objet d'un nouvel examen. Car les règles ont changé. Principal problème: dans les 20 millions d'euros d'enveloppe, 16 millions devaient être attribués sous forme de subventions publiques et 4 d'avances remboursables. « En réalité, cela réduisait le fonds à 16 millions. Tout le monde voulait des subventions publiques plutôt qu'une avance », explique un membre du comité. Désormais, les aides peuvent être panachées entre avances et subventions. Développements techniques et embauche de journalistesIl a aussi été décidé que les avances seraient réservées aux projets marketing et à la numérisation des fonds. De fait, parmi les dossiers, des titres de la presse quotidienne régionales (PQR) souhaitent faire financer la numérisation de leurs archives par des deniers publics. Une demande qui ne paraissait pas légitime au comité. Une subvention pourra en revanche être accordée pour les développements techniques et l'embauche de journalistes (avec une prise en charge de 50 % du salaire pendant une période). En tout cas, le fonds n'a pas pour vocation à financer 100 % des projets, mais une part allant de 40 à 60 %. Ainsi, le site Rue89 a présenté un dossier de remise à plat de son système éditorial d'un montant d'environ 415.000 euros. Selon un calcul provisoire, il devrait recevoir une aide de 249.000 euros. Outre Rue89, Mediapart pourrait recevoir 200.000 euros et Slate 199.000 euros. En rendant publics ces montants - même provisoires -, les sites de presse en ligne, réunis au sein du Syndicat de la presse en ligne (Spil), souhaitent pousser la presse à en faire autant. Une position appuyée par le Geste, qui réunit les sites Internet des éditeurs de la presse traditionnelle, et dernièrement par le FNPS, une fédération de syndicats de la presse spécialisée. Mais une telle transparence n'est pas dans les habitudes de la « vieille » presse, en l'occurrence les quotidiens et les magazines. La plupart des titres - « Le Figaro », « Le Monde », « Le Parisien », Lagardèrerave;re, « La Tribune », « L'Equipe », etc. ? a déposé un, voire plusieurs demandes de fonds. Mais personne ne souhaite en faire la publicité. Une décision du ministre pourrait les y obliger.
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