Une fenêtre numérique s'ouvre pour la France

PerspectivesMicrosoft estime que, d'ici à 2020, 100 % des logiciels utilisés par les entreprises auront leurs versions dédiées aux smartphones et autres tablettes. Quant aux applications actuelles, la moitié verra naître son pendant mobile au cours des trois prochaines années. Les chiffres du cabinet d'analystes Gartner confirment d'ailleurs cette tendance. Le marché des applications mobiles, qui a pesé 5,2 milliards de dollars en 2010, devrait tripler cette année pour atteindre 15,1 milliards de dollars. Des perspectives qui enflamment les fournisseurs high-tech internationaux, avec au premier plan les opérateurs télécoms. Ces derniers ont enfin pris conscience du danger représenté par les éditeurs de services et de logiciels sur un marché qu'ils pensaient maîtriser. Comme on l'a entendu au Mobile World Congress, la grand-messe mondiale du téléphone mobile, qui s'est tenue en février à Barcelone, les Orange, Deutsche Telekom, Vodafone, Verizon et autres China Mobile ne veulent pas se retrouver déclassés au rang des groupes spécialisés en « utilities » au même titre que les fournisseurs d'énergie ou d'eau. Ils s'inquiètent tous d'une concurrence dans le domaine des applications mobiles menée par Google, Apple, voire Microsoft. Rappelons que, en 2010, Apple affirme avoir réalisé sur son App Store un chiffre d'affaires de 1,8 milliard de dollars, en hausse de 132 % sur un an. Ces opérateurs télécoms ont déjà commencé à réagir en portant une première offensive l'an passé, lors de l'édition 2010 du Salon de Barcelone, avec le lancement de la Wholesale Applications Community (WAC). Emmenée par une trentaine d'entre eux et renforcée de la plupart des équipementiers, l'initiative WAC vise à combler leur absence sur ce marché d'avenir des applications mobiles. Cette année à Barcelone, la WAC a annoncé avoir déjà ouvert une dizaine de boutiques d'applications, accessibles depuis n'importe quel terminal. Elle met aussi à la disposition des développeurs de logiciels de nouvelles interfaces de programmation qui s'appuient sur des standards du marché ; les logiciels créés pouvant ensuite être repris par chacun des membres de l'alliance.Et la France dans tout ça ? Figurant parmi les leaders mondiaux en informatique embarquée, les acteurs hexagonaux sont aussi plutôt bien placés dès qu'il s'agit d'aborder le thème des applications mobiles ; dans les jeux, la presse, la réalité augmentée ou les services plus pointus pour opérateurs. Des sociétés françaises figurent ainsi parmi les leaders mondiaux, capables de profiter des données issues des plates-formes de facturation, de gestion des SMS, de localisation ou encore d'authentification des opérateurs ; et de relier ensuite ces outils à des applications plus traditionnelles de jeu ou de commerce électronique. La mobilité (smartphone et tablette) est une « killer app » pour notre économie numérique hexagonale. Il faut profiter de ces technologies créatrices de valeurs pour nos entreprises et notre économie. Il n'y a qu'à voir les acteurs français qui attirent en ce moment les investisseurs dans leurs filets. MobileTag vient de lever 6,5 millions d'euros, Airtag, 4 millions, et V3D, 1 million. Et côté emplois, cela bouge. Une enquête de « 01 Informatique » s'est récemment fait l'écho d'un important gisement de créations d'emplois sur le créneau des applications mobiles avoisinant 11.000 postes d'ici à 2015. Nos entreprises innovantes ont donc leur carte à jouer et doivent se positionner au coeur de cette révolution technologique poussée par les nouveaux usages. La liste est longue de ces applications mobiles exemplaires en termes d'innovation et de services rendus aux utilisateurs : paiement du stationnement résidentiel, traçabilité dans le domaine de la santé, relations clients dans les transports, ces applications déjà opérationnelles nous donnent un aperçu de notre futur très proche, le mobile en main.Et parions que, l'an prochain, les applications professionnelles pour tablettes tactiles tiendront le haut de l'affiche. Notamment parce que l'exemple viendra d'en haut. Plusieurs des plus grandes entreprises françaises affirment en effet porter une réflexion avancée pour équiper leurs comités de direction avec de tels outils. Avec le mobile, nous disposons enfin d'un outil que l'on peut s'approprier comme sa propre fenêtre numérique intelligente. La France a manqué les virages successifs des applications informatiques de bureaux pour serveurs ; est en train de passer à côté du « cloud ». Mais dans les applications mobiles, l'élan est donné. Profitons-en.
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