Robertet se dote d'une usine ultra-performante

Philippe Maubert est un président de directoire heureux. Heureux et surpris car, de son propre aveu, les annonces faites voici quelques jours des résultats du groupe Robertet sont « spectaculaires ». Après une année 2009 très moyenne, l'entreprise basée à Grasse (Alpes-Maritimes) a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 362,25 millions d'euros, en hausse de 18,7 % (14 % à taux de change constant) par rapport à 2009. Le groupe a ainsi surperformé le secteur dans ses trois métiers : les matières premières (+ 26 %), la parfumerie (+ 15,7 %) et les arômes (+ 17,3 %).De bonnes performances alors même que la nouvelle usine ne sera opérationnelle que d'ici à quelques jours. Se déployant sur 15 ha, ces nouveaux équipements ont nécessité un investissement de 27 millions d'euros pour y regrouper toutes les activités de mélange, pesée et stockage, automatisées à 85 %. « Nous avons fait appel à de la robotique française de pointe à un point qui n'a pas encore été atteint dans notre métier, souligne Philippe Maubert. C'est une belle unité où nous pouvons encore investir ». Elle produira, dès 2011, près de 4.000 tonnes de compositions de parfumerie pour l'Europe et le Moyen-Orient. Cette unité est aussi la première réalisation concrète depuis l'entrée de Robertet dans le capital de Charabot, autre grand nom de la parfumerie de Grasse. « Ce rapprochement, progressif depuis 2009, a été une étape importante. Nous continuons d'intégrer les services au fil de l'eau. Seuls les services commerciaux restent indépendants, principalement en Europe. Ailleurs, ils ont été regroupés. » Robertet compte également investir dans tout ce qui peut lui permettre d'améliorer la fiabilité dans la filière de ses produits, « surtout en ce qui concerne les matières premières ».Après avoir investi il y a deux ans dans un projet d'extraction de santal en partenariat avec une tribu des îles Loyauté, en Nouvelle-Calédonie, puis en 2010 avec une famille malgache dans l'ylang-ylang de Madagascar, c'est actuellement vers la Bulgarie et sa rose que le groupe travaille à une collaboration. « Dès qu'une filière nous paraît fragile, nous investissons. » Et c'est parce qu'il veut « être un pôle de produits naturels » qu'il y a trois ans, Robertet a pris une participation dans Plantes Aromatiques du Diois. Cette PME de la Drôme qui produit des huiles essentielles bio dégagera bientôt « un chiffre d'affaires significatif ». Le groupe consacre en moyenne 10 % de son chiffre d'affaires à la R&D.À l'international, les résultats 2010 montrent notamment de bonnes performances dans les arômes alimentaires aux États-Unis.Pour 2011, Philippe Maubert prévoit une « activité correcte », entachée par la hausse des prix des matières premières. Si les États-Unis et l'Europe restent des marchés significatifs, « notre réservoir de croissance est en Asie du Sud-Est et plus particulièrement en Chine, où nous devons continuer à investir commercialement », prévient le dirigeant qui représente la quatrième génération de la famille aux commandes de cette entreprise patrimoniale cotée, fondée en 1850. Robertet emploie aujourd'hui 1.800 salariés, dont 800 à Grasse.
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