Net repli des émissions de dette des sociétés européennes

Les émissions d'obligations d'entreprises européennes ont nettement diminué au premier trimestre. Selon les données de Natixis, le recul le plus marqué a été enregistré sur les titres des sociétés non financières, avec une baisse de 39 %, à 35 milliards d'euros, tandis que les émissions bancaires ont diminué de 20 %, à 185 milliards. Certains segments de marché ont néanmoins tiré leur épingle du jeu, à commencer par les obligations « spéculatives », dont les rendements moyens de 7 % attirent toujours autant les investisseurs dans un contexte de bas taux d'intérêts.Les émissions de ces titres de dette émis par des entreprises notées au mieux « BB+ » par les agences de notation ont ainsi enregistré un bond de 50 %, à 9 milliards d'euros. À l'inverse, les émissions les mieux notées, celles de la « classe investissement », se sont repliées de 49 %, à 26 milliards d'euros. Un phénomène loin d'être anormal pour Badr El Moutawakil, stratégiste crédit chez Natixis, puisque les besoins de financement avaient largement été anticipés l'an dernier par les entreprises. Pour autant, la crise des finances publiques européennes n'a pas été sans effet pour les obligations d'entreprises.« Il y a eu très peu d'émissions en Grèce, au Portugal et en Irlande, notamment d'institutions financières », souligne Michael Krautzberger, gérant d'obligations européennes chez BlackRock. « Sélection géographique » Les émissions bancaires dans les pays dits « périphériques » n'ont diminué que de 16 %, à 54 milliards d'euros, grâce au bond de 45 % à 33 milliards d'euros des obligations « sécurisées », ces titres disposant d'une double garantie de la part de la banque émettrice. Particulièrement marqué pour les banques des pays jugés risqués par les intervenants, ce phénomène se retrouve également dans les pays « coeur », comme l'Allemagne ou la France, où les émissions d'obligations « sécurisées » sont restées stables à 66 milliards d'euros, après un début d'année tonitruant.Les marchés ont enfin opéré une distinction au sein même des pays périphériques. Les volumes d'émissions ont moins diminué en Italie et en Espagne, et le cours des obligations émises en janvier par l'espagnol Iberdrola et Telecom Italia s'est par exemple nettement apprécié depuis leur émission. « Contrairement à il y a encore deux ans, le marché est davantage aiguillé par une discrimination géographique qu'une sélection sectorielle », résume Michael Krautzberger.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.