Le fonds souverain le plus riche du monde perd son chef

Lundi soir, il n'y avait plus guère d'espoir de retrouver vivant le cheikh Ahmed Ben Zayed al-Nahyane, le frère du dirigeant de l'émirat d'Abu Dhabi. Ce membre de la famille régnante, qui dirige l'Autorité des investissements d'Abu Dhabi (Adia), a été victime vendredi dernier d'un accident d'ULM au-dessus d'un lac de barrage près de Rabat au Maroc. Si elle devait être confirmée, la disparition de l'homme d'affaires, classé au 27e rang des personnalités les plus influentes de la planète par le magazine «?Forbes?», et à la tête du fonds souverain considéré comme le plus important du monde avec des avoirs estimés à plus de 600 milliards de dollars, risquerait de remettre en cause la stratégie d'ouverture adoptée par Adia. Il y a en effet seulement quelques jours, le fonds, créé en 1976, avait décidé de jouer la transparence. Relance du site Internet, publication d'un rapport annuel, interviews dans la presse internationale : l'Autorité des investissements d'Abu Dhabi s'était enfin résolue à lever un coin de voile sur ses activités, déclarant un rendement de 6,5?% sur 20 ans. Une opération nécessaire : la montée en puissance des nouveaux fonds souverains - Russie et Chine - ont suscité une polémique sur les objectifs poursuivis par les Etats abritant ces structures. Chez Adia, on l'affirme haut et fort : la publication d'un rapport annuel a pour but de mettre fin aux mythes, et rappeler qu'Adia est un « investisseur de portefeuille », avec des prises de participations ne dépassant pas 5?% (à l'exception du secteur des infrastructures, où elles peuvent atteindre 15 ou 20?% comme dans l'aéroport de Gatwick, à Londres). Par cet effort de transparence (Adia refuse cependant de communiquer sur le montant des actifs détenus), le fonds d'Abu Dhabi veut rassurer, mettre fin aux sollicitations inutiles - récemment, il a été approché par 3 clubs de football et 2 de basket -, ou attirer des « talents » internationaux pour compléter une équipe de 1.200 gestionnaires. Une politique d'ouverture désormais en pointillés, après la probable disparition du cheikh Ahmed Ben Zayed al-Nahyane. éric Cholcette disparition pourrait remettre en cause la stratégie d'ouverture tout juste amorcée.
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