Essilor adapte ses verres au mode de fonctionnement du cerveau

Quoi de plus transparent qu'un verre de lunette. Quoi de plus complexe à concevoir aussi... Un groupe comme Essilor mobilise une part importante de son chiffre d'affaires (5 %) pour financer sa recherche et développement (R&D) - un service qui regroupe 500 chercheurs - pour créer des verres plus performants. La dernière génération de verres Varilux a été conçue dans le laboratoire d'optique physiologique, installé depuis 2009 au sein de l'Institut de la Vision à Paris sur le site de l'hôpital des Quinze-Vingts (près de la Bastille).« Nos travaux diffèrent fondamentalement de la conception d'optique de précision pour les appareils photo. Nous devons adapter nos verres au mode de fonctionnement du cerveau humain et donc tenter de mieux comprendre son interprétation des informations passant par les yeux », explique éric Léonard, directeur général d'Essilor. L'enjeu est bien sûr de procurer au porteur de lunettes un confort maximum et une vision nette. Surtout pour des personnes souffrant de presbytie. Cette pathologie, qui perturbe la vision de près, apparaît souvent en plus d'autres défauts de l'oeil, comme la myopie ou l'hypermétropie. Elle nécessite l'utilisation de verres progressifs pour cette double correction. Pour la nouvelle version du célèbre Varilux, les chercheurs d'Essilor se sont focalisés sur la gêne visuelle causée par une ambiance lumineuse faible, un défaut qui est souvent relevé par les porteurs de verres progressifs. Cette gêne est liée aux variations de la taille de la pupille selon la distance des objets regardés, l'ambiance lumineuse, le défaut visuel et le niveau de puissance de correction de la presbytie.« cartographie pupillaire »Le laboratoire dispose d'un simulateur de réalité virtuelle qui place l'utilisateur dans des situations de la vie courante en 3D avec des verres optiques dont la correction peut être modifiée via une console informatique. Le degré de satisfaction du porteur est mesuré ainsi que les mouvements de tête et du corps. « Toutes les données physiologiques, biométriques et comportementales recueillies lors de cette première étape vont être utilisées lors de la validation définitive des futurs designs de nos verres », explique Gilles Le Saux, directeur de la recherche chez Essilor. Cette « cartographie pupillaire » est ensuite transformée en équation qui décrivent sur la surface du verre toutes les données collectées précédemment. La fin de ce processus de R&D passe par la réalisation de verres prototypes et des tests sur des porteurs.« Depuis que nous avons lancé notre nouveau verre Physio 2.0 en janvier dernier, cette technologie basée sur la ?cartographie pupillaire? est utilisée pour personnaliser au maximum la fabrication de nos verres en fonction des critères morphologiques du client fournis par l'opticien » souligne Gilles Le Saux. Un saut qualitatif par rapport à la dernière génération de verres progressifs qui s'effectue sans surcoût tarifaire pour le client, assure-t-on chez Essilor.
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