Pour Frédéric Mitterrand, la loi sur la suppression de la publicité à France Télévisions doit s'appliquer

Frédéric Mitterrand, futur PDG de France Télévisions ? Lundi, au déjeuner l'Association des journalistes médias, le ministre de la Culture et de la Communication a feint d'ignorer la rumeur. « Il n'en a jamais été question », et si cela avait été le cas, il n'a aucune envie, à 63 ans, de se confronter aux problèmes de France Télévisions. S'attendant à être consulté « attentivement » par le président de la République sur le successeur de Patrick de Carolis, dont le mandat s'achève en août, il assure ignorer aussi l'intention prêtée au chef de l'état d'une nomination anticipée dès avril. Mais, il a « un nom » à proposer. Le ministre de la Culture a voulu couper court à l'idée d'un possible maintien de la publicité sur France Télévisions, en journée, au-delà de 2012. Face aux « bonnes raisons » brandies, y compris par des parlementaires de la majorité, comme les difficultés de financement de la TV publique par des finances publiques exsangues, il a invoqué « la raison d'état ». Une loi a été débattue et votée, et elle « doit s'appliquer ». Et puisque l'état s'est engagé à abonder le manque à gagner, le ministre a concédé qu'il n'était pas impossible que la question de (l'augmentation) de la redevance se repose. Du coup, Frédéric Mitterrand juge « normal » que le groupe public cherche à « optimiser son patrimoine » en privatisant la régie. Cependant, avec la vente à la financière Lov du producteur Séphane Courbit, associé au groupe Publicis, avec qui des négociations exclusives doivent s'ouvrir, « il y a un problème déontologique » a-t-il admis. Il renvoie au Conseil d'administration de France Télévisions le soin d'obtenir des garanties et de mettre des verrous pour éviter tout conflit d'intérêt. « Tout est affaire de dialogue »Côté presse écrite, il y a urgence pour Presstalis, ce « mille-feuilles de difficultés accumulés au fil du temps » selon le ministre. Si rien n'est fait, les ex-NMPP, principal diffuseur de la presse en France, seront au mois de juin en cessation de paiement. Avec un déficit de 40 millions d'euros contre 28 en 2008, auquel il faut ajouter 45 millions d'euros de fonds propres envolés, la situation est « gravissime ». « Un plan à cinq ans » pour remettre la maison à flots est nécessaire et « il faut bien plus que 85 millions d'euros ». Il estime également qu'il y a des économies à faire. « Je n'ai pas les moyens d'intervenir tout seul », a plaidé Frédéric Mitterrand. Et d'ajouter : « j'attends le rapport de Bruno Mettling sur l'avenir pour alerter de la manière la plus pertinente les autres ministères car tous sont concernés par l'avenir de la presse ».Quant à l'AFP, « Il faut changer son statut car ce dernier est obsolète, il ne lui permet pas de faire face aux autres grandes agences étrangères ». Reste qu'après le départ au 1er avril de l'actuel président Pierre Louette, son successeur pourrait être nommé avant que les conclusions de la Commission Pigeat sur l'avenir de l'AFP ne soient rendues. La remise de copie est toujours prévue mi-avril. « Tout est affaire de dialogue, c'est au ministre d'arriver à persuader le futur président de mettre en oeuvre les préconisations de la Commission », a expliqué Frédéric Mitterrand. Sandrine Bajos et Isabelle Repito
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