Les grandes banques ont anticipé la montée des risques souverains

La dette souveraine grecque, talon d'Achille des banques françaises ? A première vue la situation n'est guère rassurante. Les analystes estiment en effet que les établissements bancaires hexagonaux détiennent entre 12 et 16 milliards d'euros de titres d'Etat (ou « GGBs » pour Greek government bonds). On aurait donc raison de s'inquiéter des conséquences de la dépréciation de la dette grecque (les portefeuilles obligataires sont valorisés à leur valeur de marché), voire d'une éventuelle restructuration. Ce serait néanmoins oublier que les grandes banques ont commencé à prendre conscience du risque lié à la dette des pays dits « périphériques » de la zone euro dès l'année dernière. Elles ont alors couvert leurs portefeuilles obligataires en achetant des CDS (« credit default swaps »), des titre qui fonctionnent comme une assurance contre le risque de défaut. Alors que, selon certaines estimations, le Crédit Agricolegricole aurait environ 6 milliards d'euros de GGBs, la banque verte a ainsi pu affirmer : « l'exposition de la banque au risque souverain grec est de 850 millions d'euros, dont 600 pour Emporiki ». D'autres signes indiquent que, depuis plusieurs mois, la prudence est de mise : le Crédit Agricolegricole aurait mis un terme à ses activités de trading et de spécialiste en valeurs du Trésor grecques dès le début de l'année dernière. De la même façon, les assureurs habitués à gérer d'importants portefeuilles obligataires les auraient très largement couverts. Le président du directoire d'Axa a indiqué ce jeudi que l'exposition du groupe à la dette grecque était de 500 millions d'euros, après 600 millions au 31 décembre 2009. « Si les banques n'avaient pas correctement couvert leurs portefeuilles de dette souveraine, l'impact aurait déjà été visible dans les résultats du premier trimestre de banques comme Credit Suisse, Deutsche Bank, ou UBS, très actives sur ces marchés », explique l'analyste de RJEE, Jean Sassus. A priori, les grands acteurs seraient donc relativement bien protégés. Reste à savoir si il en est de même pour les établissements de taille plus modeste. Les banques qui ont déjà fait parler d'elles dans la crise des subprimes, comme les banques régionales allemandes (Landesbanken) ou Hypo Real Estate, font l'objet de tous les soupçons. C'est aussi le cas des banques grecques. Pendant longtemps, emprunter auprès de la BCE à un coût minimal et acheter des titres de dette grecs leur a permis de réaliser des marges confortables, mais elles auraient peu couvert leur portefeuille obligataire. Quant aux vendeurs de CDS, autrement dit de protection contre le risque de défaut de la Grèce, il s'agirait principalement de hedge funds (fonds spéculatifs). Mais comme ils ne sont pas soumis à l'obligation de valoriser leurs positions en valeur de marché, il est impossible de se faire une idée précise de leur situation. Pour Jean Sassus, « L'histoire se répète et les asymétries comptables sont à nouveau à l'origine de risques systémiques importants ».Sophie RollandELortin henibh exer suscilit aliqui tat.Sit wis adiat vel irit aut inciliquam,
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