Volcan : les compagnies aériennes réclament une aide directe de l'État

Les conséquences étaient largement moindres que le chaos généré mi-avril par le nuage volcanique islandais mais les compagnies aériennes françaises avaient obtenu un chèque de l'État. C'était en 2001, après l'arrêt des vols transatlantiques dans la foulée des attentats du 11-Septembre 2001. Le gouvernement avait débloqué une trentaine de millions d'euros. Une jurisprudence que les acteurs du transport aérien rappellent avec force aujourd'hui pour réclamer une aide du même type afin de compenser le coût de la fermeture de l'espace aérien du 15 au 21 avril. « Nous demandons des aides directes », explique Jean-Pierre Le Goff, délégué général de la fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), la plus importante association du secteur qui compte notamment Air France. Un courrier en ce sens a été envoyé à plusieurs ministères (Finances, Transports). L'impact sur la marge opérationnelle des entreprises du secteur (compagnies, assistances en escale...) est pour l'heure estimé à 188 millions d'euros, Il comprend les pertes de chiffre d'affaires, le coût d'assistance aux passagers et leur rapatriement. Une ardoise élevée alors que les compagnies souffrent depuis des mois de la crise. De son côté, l'union des aéroports français (UAF) demande aussi une compensation pour les 35 millions de pertes subies. Bercy traîne les piedsLes professionnels trouvent une légitimité à leur demande dans les déclarations du commissaire européen aux Transports, Siim Kallas qui, mardi, a indiqué que « certaines aides d'état » sont possibles à condition de « suivre des critères uniformes » définis au niveau européen. « Pour l'heure, rien n'est décid頻, indique une source ministérielle, en rappelant que les capacités budgétaires de l'Etat sont limitées et que l'encadrement réglementaire d'une telle aide n'est pas précisé par Bruxelles. « Comme ce fut le cas en 2001, il nous faut une ligne directrice sur les modalités pour procéder éventuellement à une telle aide ». Des clarifications sont espérées lors de la réunion des ministres des Transports européens le 4 mai. Bercy traîne les pieds. Si une enveloppe compensant la totalité des coûts semble exclue, « il sera difficile de ne rien donner », estime un proche du dossier. Pour certains, seuls les 11 millions pour le rapatriement des passagers sont justifiés. Par ailleurs, les compagnies ne veulent pas assumer la totalité des indemnisations des passagers. Là aussi, Paris attend des clarifications de Bruxelles, le 4 mai, sur l'interprétation à donner au Règlement sur les droits de passagers.
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