La France défend la qualité de sa dette

Julien Beauvieux et Fabio Marquetty. Au lendemain de la dégradation de l'Espagne par Standard & Poor's, la France monte au créneau. Les ministres du budget et du travail François Baroin et Eric Woerth ont assuré que la dette de l'Etat était à l'abri de toute dégradation. « Il n'y a pas de risque de voir la note de la France abaissée, on est même une signature refuge. On partage le privilège avec l'Allemagne, avec les Pays-Bas, avec le Luxembourg, d'être les mieux notés », a rappelé le ministre du Budget lors d'un entretien jeudi matin sur RTL.Dans le sillage de la tourmente des finances grecques, les marchés ont commencé à s'inquiéter de la situation financière des autres pays en difficulté de la zone euro, Portugal et Espagne en tête. Bien qu'elle bénéficie auprès des trois grandes agences de notation du fameux « AAA », gage de sécurité maximum pour les investisseurs, la France fait figure selon certains de proie potentielle. A la fin 2009, la France accusait un endettement de 83% du PIB pour un déficit budgétaire de 7,5% du PIB, deux chiffres supérieurs aux moyennes de 82% et 6,1% au sein de la zone euro. « L'économie française a relativement bien traversé la crise, grâce en particulier aux stabilisateurs automatiques et au niveau élevé de l'épargne des ménages. Du côté des faiblesses figurent le poids des dépenses et de l'endettement public, ainsi que la dépendance de nos exportations vis-à-vis de la demande de nos partenaires européens », explique Jean-Michel Six, économiste chez Standard & Poor's. « Au final, la France fait partie tout comme l'Allemagne ou les Pays-Bas des maillons forts de la zone euro ce qui explique qu'elle bénéficie de conditions de financement favorables sur les marchés obligataires malgré la crise actuelle », conclut-il.Depuis le début de l'année, le taux des obligations à 10 ans françaises, qui donne une indication du coût d'emprunt sur les marchés financiers, s'est réduit de 3,44% à 3,32%, tandis que celui de l'Allemagne a baissé de 3,18% à 3,06%. Le plan d'aide à la Grèce ajoute cependant un fardeau supplémentaire à la France. D'autant que des dossiers restent en suspend. Eric Woerth, évoque notamment la prochaine réforme des retraites, dont le financement pèse lourdement sur les finances publiques. Le ministre du Travail a estimé que « c'est un signe envoyé au monde entier que la France a des problèmes comme tous les pays et qu'on les regarde en face ».De son côté, Brian Coulton, responsable du département Souverains de Fitch, souligne que la dette française continue de croître de façon soutenue. «A fin 2011, la France devrait encore présenter un ratio d'endettement parmi les plus élevés des pays notés AAA» avertit-il. La dette publique devrait, selon lui, dépasser les 88% du PIB d'ici à 2011, soit un niveau similaire à celui du Royaume-Uni. photocrédit photoXX lorem ipsum Essenis numsan heniat luptat veliquamet duis dolortie
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