L'Élysée soigne son plan sécurité

Nicolas Sarkozy revient à son domaine de prédilection, la sécurité, à grands coups de clairon. Il se rend ce vendredi à Grenoble pour installer Éric Le Douaron, le nouveau préfet de l'Isère nommé après les violences urbaines qui ont secoué la banlieue grenobloise. Mercredi, à l'issue de la réunion à l'Élysée sur la question des Roms, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait annoncé le démantèlement de 300 campements illégaux. Mi-juillet, Nicolas Sarkozy s'est aussi doté d'un nouveau conseiller, Joël Bouchité, pour les questions de sécurité intérieure, un poste qui n'existait pas jusqu'ici. En avril, il avait nommé l'ancien patron du RAID, Christian Lambert, préfet de Seine-Saint-Denis.Autant de mesures qui portent la marque de l'exécutif, décidé à mener une « lutte implacable contre la criminalit頻. Et faire oublier les déboires de l'affaire Woerth-Bettencourt. Bilan mitigéDepuis 2007, Nicolas Sarkozy a pris l'habitude, quand il est en forte baisse dans les sondages, de revenir au discours sécuritaire, sa marque de fabrique au ministère de l'Intérieur. Mais la magie n'opère plus. Depuis 2002, une dizaine de lois relatives à la sécurité intérieure ont été votées en France. Pourtant, son bilan reste mitigé : si la délinquance a globalement baissé de 1,04 % en 2009, les violences à la personne ont, elles, augmenté de 2,8 %. De quoi nourrir le doute de l'opinion quant à l'efficacité de la politique menée. Un sondage Ifop pour « France Soir » publié mercredi le prouve : 59 % des sondés ont le sentiment que la délinquance a augmenté ces derniers mois. Pour les adversaires politiques de Nicolas Sarkozy, ce retour à une politique sécuritaire est l'occasion de se positionner sur le sujet. Après la réunion sur les Roms, Manuel Valls (PS) fustigeait jeudi le sarkozysme, le qualifiant de « bougisme » sans « hiérarchie dans les priorités ». Mercredi, sur Europe 1, Jean-Marie Le Pen dénonçait une « stratégie de communication ». Le Front national entend bien, en effet, profiter de la perte de crédibilité du chef de l'État en matière de sécurité. Aglaé de Chalus et Hélène Fontanaud
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