L'Arizona perd la première manche sur l'immigration

Les dispositifs concernant l'immigration, que l'administration Obama veut réformer, resteront l'apanage du gouvernement fédéral. C'est, en substance, ce que signifie la décision prise mercredi soir par une cour fédérale. Elle statuait, à la demande du ministère de la Justice, sur un nouveau texte adopté récemment par l'État de l'Arizona et qui devait entrer en vigueur ce jeudi. Les clauses les plus controversées de ce texte très repressif, telles que l'obligation, pour la police locale, de vérifier le statut de n'importe quelle personne arrêtée pour une infraction - un excès de vitesse, par exemple - ou la possibilité donnée aux officiers de vérifier le statut de tout un chacun sur un simple « soupçon » de clandestinité, sont suspendues. Ces clauses n'étaient pas « en accord - ou auraient interfér頻 - avec les lois fédérales, a déclaré la juge, Susan Bolton. Pas question, donc, d'imposer aux immigrants l'obligation d'avoir sur eux l'équivalent d'une carte de séjour alors que les citoyens américains n'ont qu'un permis de conduire. De plus, a ajouté la juge, ces dispositions contenaient un risque trop grand de voir de nombreux citoyens, touristes ou immigrants légalement sur le sol américain se faire arrêter pour « délit de sale gueule »... Élus réticentsSi le gouverneur de l'Arizona, Jan Brewer, dont l'État abriterait près d'un demi-million de « sans papiers », a déjà annoncé qu'elle ferait appel de la décision de la cour fédérale, le message délivré par la justice mercredi soir pourrait être entendu par d'autres États. Nombreux sont ceux, pour des calculs électoraux, à l'aube du scrutin législatif de novembre prochain, ou pour des raisons plus économiques, en cette période de fort chômage, qui réfléchissent à passer des lois, plus ou moins strictes, visant à lutter contre les immigrants clandestins. Ils pourraient désormais se garder d'aller de l'avant, attendant la réforme de l'immigration promise par Barack Obama. A condition toutefois que le Président réussisse à imposer le débat face à des élus réticents, notamment sur les régularisations. L. J. B.
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