Google Actus passe à la caisse en Allemagne

Voilà qui devrait faire des envieux chez les groupes de presse français. Le gouvernement allemand a adopté mercredi un texte de loi, qui oblige les moteurs de recherche à reverser des commissions aux sites de presse dont ils indexent les informations. Premier visé : Google Actualités. Le service d\'agrégation d\'informations de Google présente de manière hiérarchisée dans un service dédié l\'ensemble des titres et des résumés des articles parus sur les sites d\'informations. Le projet de loi, réclamé par les grands groupes de presse allemands tels qu\'Axel Springer et Bertelsmann, a été rebaptisé « Lex Google » par ses détracteurs.Protéger les éditeurs« Il vaut mieux protéger les éditeurs de presse sur Internet », a justifié la ministre de la Justice Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, du Parti libéral (FDP). Selon le ministre allemand de la Culture, le chrétien-démocrate (CDU) Bernd Naumann, le « gouvernement allemand lance un message important en direction de la protection de la propriété intellectuelle à l\'heure du numérique ». Ce dernier a estimé « inacceptable » que des organisations à but lucratif se servent gratuitement de contenus disponibles sur Internet, qui sont issus de l\'investissement de journalistes et de journaux, à des fins commerciales. Particuliers, rédacteurs de blogs, entreprises, cabinets d\'avocats, fédérations et associations pourront cependant continuer à citer librement des informations ou diffuser des liens. Le projet de loi a été vivement critiqué par l\'opposition de gauche: sociaux démocrates du SPD et Verts, notamment.  L\'attitude ambigüe des éditeurs françaisEn France, les sites de presse entretiennent une relation ambiguë avec Google Actus, qui représentent pour la plupart d\'entre eux une importante source de trafic. En effet, Google News affiche le titre et le \"chapeau\" (le résumé de l\'article) des papiers, l\'internaute étant renvoyé vers le site de l\'éditeur s\'il veut lire l\'intégralité du contenu. Ainsi, Google News peut générer entre 40 et 70% du trafic de certains sites. Ces derniers ont donc comme principale ambition d\'être au mieux référencés dans le puissant moteur de recherche.Mais les détracteurs de Google Actus l\'accusent quand même de spolier le travail des rédactions. A une époque, le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) avait dans l\'idée de faire bloc contre le moteur de recherche. De fait, le tri de l\'actualité et la présentation de l\'information de manière hiérarchisée fait partie intégrante du service apporté par les journaux au lecteur. Pour preuve, la plupart des internautes se rendant sur Google Actus ne dépassent pas le stade de la page d\'accueil, se contentant des titres et des résumés de l\'actualité. Cette audience échappe de facto aux sites d\'informations, qui effectuent pourtant le travail en amont et qui ne parviennent toujours pas à vivre des ressources publicitaires en ligne.  
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