Une sucrerie opère une reconversion originale en Côte-d'Or

Trois ans après la fermeture de la sucrerie d'Aiserey (Côte-d'Or), le site reprend vie, grâce à la reconversion des infrastructures opérée au prix d'investissements colossaux, financés pour partie par les fonds du programme de restructuration national (PRN) « sucre ». Le premier d'entre eux, original, est porté par Bourgogne Pellets, que dirige Jean-Pierre Gachot. L'investissement, qui s'élève à 4 millions d'euros (dont 1,6 million du Fonds européen agricole de garantie - Feaga), va permettre de cultiver le miscanthus, une culture nouvellement implantée en Bourgogne et en Franche-Comté, deux régions qui sont devenues « des bassins de premier plan avec 10 % des surfaces françaises », souligne Nicolas Rialland, le directeur de France Miscanthus. Quatre cent soixante hectares seront récoltés au printemps prochain, et l'objectif est de 1.000 hectares d'ici à 2013. Peu gourmandes en eau, ces plantes seront, en même temps que le switchgrass qui présente les mêmes avantages, transformées en pellets, ou granulés, qui alimenteront notamment les chaudières fonctionnant à la biomasse. Mais les débouchés possibles sont nombreux, pour les litières des animaux, le paillage horticole ou encore les agromatériaux.« Devenir une ruche »Le deuxième projet vise à reconvertir un ancien silo en un moulin, entièrement dédié à la production de farine bio. Porté par Moulin Decollogne, une filiale du groupe Dijon Céréales qui fournit notamment Carrefour, il mobilise 5,8 millions d'euros, dont 1,9 million issus du Feaga. À sa mise en route, en septembre 2011, le moulin (pour lequel les travaux ont débuté en août) aura une capacité de 20.000 tonnes par an. Beaucoup reste à faire car, souligne Pierre Guez, le directeur général de Dijon Céréales, « ces 20.000 tonnes représentent la production de quelque 50.000 hectares soit 3 % de la surface agricole utile dans la région ». Le travail est en cours avec les chambres régionales d'agriculture de Bourgogne et de Franche-Comté pour convertir les terres. « Aujourd'hui, la France produit 70.000 tonnes de blé bio mais elle en importe autant », souligne de son côté Jacques Denizet, le DG des Moulins Decollogne, pour qui cet investissement doit permettre de réduire le déficit de la production française.Au total, d'ici à un an, le site d'Aiserey emploiera une trentaine de personnes. Il a vocation, souligne Pierre Guez, à « devenir une ruche », avec l'implantation d'autres productions bio ou, en tout cas, orientées dans cette nouvelle économie qui vise un développement durable. Un fabricant de pain d'épice bio pourrait rejoindre prochainement le site. Alexandra Caccivio
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