« Orchestrer l'action de tous, c'est la mission du transfériste »

Dominique Sahler-Gauchy, responsable de l'ingénierie de transfert chez Mercure Engineering & Consulting (Groupe Acerta).Un déménagement peut-il devenir un gouffre financier pour une entreprise ?Oui, s'il est mal préparé ! Nous en avons fait l'expérience avec un transfert portant sur 2.500 personnes. Le client a voulu mener ce projet beaucoup trop vite. Du coup, les options d'aménagement ont été décidées de façon dirigiste. Sans concertation avec les salariés. Résultat, ces aménagements ne convenaient pas. Une fois dans les nouveaux locaux, l'entreprise a dû engager pendant un an de multiples chantiers ponctuels afin de tout rattraper. Comme il a fallu faire travailler les entreprises à la petite semaine, au final, le prix des travaux a doublé. Sans compter la grogne des usagers ni la dépense d'énergie et de temps ni la perte de crédibilité du management...On parle de plus en plus du métier de « transfériste ». De quoi s'agit-il ?Le transfériste complète le programmiste et le « Space Planner ». Sa mission consiste avant tout à évaluer les besoins liés à un déménagement d'entreprise. Puis à définir le rôle de chacun des intervenants, internes ou externes, et d'en orchestrer les actions. Ce qui lui permet de proposer un planning de réalisation avec des cadences. Lesquelles sont limitées par la capacité des intervenants. Un exemple ?En 2003, nous avons organisé pour Technip le transfert de 2.500 personnes vers la tour Adria à Paris-La Défense. J'ai audité les cinq sites de départ pour repérer les besoins. Notamment le démontage et le remontage de magasins robotisés ainsi que le transfert des systèmes informatiques et télécoms. Le tout en liaison étroite avec les services de sécurité de sorte que les accès soient sécurisés même pendant les travaux. Cela m'a permis de déterminer les flux de personnes, de mobiliers et de matériels à transférer ainsi que leur étalement dans le temps. En fait, nous avons transféré les postes à raison de 50 chaque soir et de 200 par week-end. Les « transféristes » ont filmé le contenu des armoires des salariés pour les placer dans des armoires roulantes et les déballer dans les nouvelles armoires attribuées. Car un transfert reste un traumatisme : les gens vont devoir reconstruire un réseau de relations, retrouver leurs marques. Il faut les soulager, leur annoncer les choses, leur permettre d'anticiper, expliquer.Propos recueillis par E.H.
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