Solutions pour l'interopérabilité des péages européens

Pour les transporteurs routiers, les péages routiers européens constituent un casse-tête. Chaque pays a son propre dispositif de paiement électronique, que ce soit par DSRC (Dedicated Short Range Communication) entre équipements fixes et véhicules ou par GNSS (Global Navigation Satellite System) et la téléphonie mobile (GSM). Les chauffeurs doivent donc avoir un système spécifique par pays traversé, voire des cartes pour certaines infrastructures, telles que le tunnel de Fréjus par exemple. Les entreprises, elles, doivent gérer autant de relevés de facturation que de pays traversés par leurs poids lourds.La Commission européenne a bien publié plusieurs directives sur l'interopérabilité des péages électroniques, mais sans grand succès dans l'application concrète car se pose aussi le problème de l'interopérabilité contractuelle. En effet, l'existence d'équipements interopérables doit s'accompagner de la conclusion de contrats entre exploitants des infrastructures. « Une solution consiste à passer par des acteurs intermédiaires, capables de résoudre les problèmes techniques, commerciaux et juridiques », explique Jean-Michel Martinez, PDG d'Eurotoll. Cette filiale du groupe Sanef, société habilitée de télépéage, intervient sur l'interopérabilité et propose à ses clients, PME ou grands comptes du transport, une solution à la fois technique et commerciale qui permet aux chauffeurs de n'avoir qu'un seul boîtier pour passer les péages et aux entreprises de ne recevoir qu'une seule facture. Déjà effective entre la France et l'Espagne, l'interopérabilité devrait s'étendre rapidement à d'autres pays, dont l'Autriche et la République tchèque. « Pour l'Italie et l'Allemagne, ce sera plus long car les schémas d'exploitation des infrastructures routières sont différents », reconnaît Jean-Michel Martinez.Faciliter l'harmonisationPour le PDG d'Eurotoll, l'accélération pourrait venir de l'écotaxe (le paiement au kilomètre roulé pour les poids lourds) alors que l'application générale de la directive européenne est prévue pour 2012. « Actuellement, ce n'est pas possible. Onze milliards de passages en péages sont collectés chaque année dans l'Union et ce chiffre ne diminuera pas. Le principe de l'écotaxe permettra d'harmoniser les règles. » Petit détail?: les badges de passage devront pouvoir être lus à la fois par les péages, la gendarmerie, les douanes et le fisc pour le recouvrement des taxes. Pour faciliter l'harmonisation, un registre des routes à péages ou des ouvrages est en cours de constitution par pays. Par ailleurs, les opérateurs ont jusqu'en 2012 pour se faire connaître des concessionnaires et des États. De quoi attiser les appétits?: on estime à 1,2 milliard d'euros le montant d'écotaxes perçues en 2013. Béatrice Delamotte
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.