Les « serious games » pour séduire et convaincre la génération Y

Il suffit d'allumer son ordinateur, d'accéder à Internet, de cliquer sur une icône. Et c'est parti pour le « serious game » Mission to Sell, le dernier-né de Cegos, le premier organisme privé européen de formation continue. Le but?? Comment former par le jeu des commerciaux à une vente plus efficace. Après une évaluation et une phase d'apprentissage, des minigames, sortes de jeux d'arcade, permettent de tester les réflexes et de marquer des points. Des « quick sims » plongent le joueur dans des mini-situations à résoudre. Et, là encore, de marquer des points. Enfin, le salarié est plongé dans l'étude de cas très scénarisée d'une vente d'objets publicitaires à réaliser sous forme de jeu vidéo. Et c'est là que les points acquis permettent d'accéder à des aides en ligne pour résoudre telle ou telle difficulté. À l'issue, un coach virtuel intervient et donne son bilan. Au total, 8 à 10 heures de jeu. De formation. De « serious game ».Car aujourd'hui, c'est la folie « serious game », dernier avatar de l'aventure du virtuel dans l'entreprise. Une aventure qui a débuté avec la bulle Internet. De nos jours, quasiment tous les grands groupes (voir encadré) se sont mis à un type de formation qui mêle le ressort ludique du jeu vidéo et le contenu pédagogique des programmes d'entreprises.En effet, en matière de formation, le « serious game » permet à l'utilisateur de s'entraîner à exécuter une tâche ou une manoeuvre donnée comme dans la réalité vraie et de se projeter dans le futur, le tout facilement. Selon les spécialistes, dans ce cadre, le « serious game » permet de « challenger » un salarié sans le juger parce qu'il est aisé de recommencer autant de fois que nécessaire une partie pour améliorer les performances.Mise en situation ludiqueMais le « serious game » trouve aussi son application dans le recrutement. Il permet, par exemple, à un employeur de faire découvrir son univers et ses métiers en situation, ou placer le candidat en situation ludique, donc décomplexée. Ces jeux sont également employés pour évaluer les salariés de manière fiable et à moindre coût par rapport à un « assessment center ».Certes, au départ, les « serious games » peuvent avoir un coût élevé. « Les frais de développement coûtent de 250.000 à 1 million d'euros selon la complexité du jeu », remarque Pascal Debordes, directeur des solutions e-learning à la Cegos. En revanche, une fois dans l'entreprise, le module peut être diffusé à de très nombreux salariés. Ainsi, le jeu Mission to Sell de Cegos est vendu 300 euros pour 10 personnes à former. Pour autant, le « serious game » ne peut pas remplacer toute la chaîne du recrutement ou de la formation. Aussi, l'intérêt n'est pas que financier. Il se trouve sur un autre terrain.« Nous mesurons chaque année les habitudes d'apprentissage. Depuis trois ans, nous mesurons, chez les salariés, l'émergence très forte et très rapide d'une demande pour des formations plus ludiques, plus interactives », souligne Pascal Debordes. L'arrivée en masse dans les entreprises de jeunes gens de 25-35 ans, nés avec un clavier au bout des doigts et naviguant aujourd'hui avec délices dans des univers virtuels, se traduit dans les demandes de formation. Cette fameuse génération Y, qui cause bien des soucis d'intégration aux entreprises, ces jeunes à haut niveau de formation, habitués à un monde global, traqués pour cette raison par les recruteurs, devraient représenter 40 % de la population active dans les pays occidentaux vers 2015. Les « serious games » représentent donc l'arme idéale pour les séduire et les chouchouter. Pascal Jungh
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