Madrid anticipe sa réforme du système des retraites

Le séminaire gouvernemental est à la mode en cette année de rigueur. Après celui de Nicolas Sarkozy au fort de Brégançon, le chefdu gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, a lui aussi réuni ses principaux ministres chargés de la politique économique. L'exécutif espagnol a ainsi fixé ses priorités économiques d'ici la fin de l'année et le début de 2011. Et le thème des retraites est également en deça des Pyrénées une des réformes clés attendues. Elena Salgado, ministre de l'Économie et des Finances, a annoncé qu'une proposition gouvernementale de réforme du système de retraites serait faite avant la fin de l'année au Parlement. Si la ministre en fait une « priorit頻, elle veut toutefois attendre un rapport de la commission du pacte de Tolède pour pouvoir avancer sur le projet. Ce pacte avait fixé en 1995 les critères présidant au régime des retraites dans un esprit de solidarité et favorisant le système de répartition. Au début de cette année, le gouvernement avait proposé à cette commission d'élever l'âge légal de départ en retraite de 65 à 67 ans. Elena Salgado tempère pour le moment les inquiétudes en qualifiant de simple « suggestion » l'idée du ministre du Travail, José Blanco, de relever de 15 à 20 ans la période prise en compte pour le calcul du montant des pensions. En février dernier, l'exécutif avait même évoqué 25 ans pour cette durée de référence.Plus généralement, Elena Salgado a annoncé pour cet automne une poursuite de la politique d'« austérit頻 et de « réductions de dépenses ». Les ministères au régime secL'ensemble des ministères devront diminuer de 16 % leurs dépenses pour les ramener en 2011 au niveau de 2006. Sous la pression des marchés, Madrid veut réduire son déficit public de 11,2 % du PIB à 3 % en 2013 pour se conformer aux exigences du Pacte de stabilité européen. Surtout, il s'agit de se mettre en ordre de bataille à un mois à peine avant la présentation et la discussion du budget 2011 devant les députés. À l'inverse, Madrid avait récemment choisi d'assouplir sa rigueur en débloquant quelque 700 millions d'euros pour financer 49 travaux d'équipement. Outre cette mesure, seul le niveau des indemnités des demandeurs d'emploi devrait échapper aux coupes budgétaires. Avec quelque 20 %, l'Espagne détient le taux de chômage le plus important dans l'Union européenne, un seuil qui pourrait s'aggraver. La semaine dernière, la commission du Travail du sénat espagnol a approuvé la réforme du marché du travail avec un nouveau type de contrat à durée indéterminée qui facilite les procédures de licenciement et en réduit les indemnités.Autant de mesures qui alimentent l'appel à la grève nationale lancé par les syndicats espagnols pour le 29 septembre. R. Ju.
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