Les marchés des obligations d'État plus noirs que les compartiments actions

Les marchés enverraient-ils des signaux contradictoires ? Dans le sillage de la recherche de sécurité induite par la crise grecque et les craintes sur la vigueur de la reprise, les obligations d'État des pays les mieux notés ont enregistré un rally impressionnant cette année, qui s'est accéléré cet été. Dans le même temps, les marchés actions ont certes encaissé une correction, mais ils sont encore très loin des plus-bas de 2009. « Les marchés obligataires anticipent une stagnation, de l'inquiétude. Quant aux marchés actions, ils étaient orientés à la hausse au printemps mais les actions commencent à intégrer le pessimisme des marchés obligataires, et ce hiatus se résorbe », explique Maurice de Boisséson, économiste chez Octo Finances.Outre-Atlantique, le S&P 500 cède ainsi 3,7 % depuis le début de l'année après avoir gagné jusqu'à 7,4 % fin avril, mais affiche toujours une progression de 55 % par rapport à son point bas du 9 mars 2009. Même constat en Europe, où le Dax allemand est proche de l'équilibre en 2010 et affiche un bond de 66 % depuis mars 2009. Évoluant en sens inverse des prix, les rendements des obligations d'État ont de leur côté renoué voire dépassé leur niveau de début 2009, quand la crise était à son paroxysme. Encore de l'ordre de 4 % début mai, le taux des obligations d'État à 10 ans américaines a touché ce mercredi son plus bas niveau depuis le 21 janvier 2009, à 2,415 %, tandis que le taux des Bunds allemands reste proche de ses plus-bas historiques, autour de 2,2 %.« Les marchés obligataires intègrent à l'heure actuelle un scénario noir de rechute de l'économie, contrairement aux marchés actions », estime Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC. Un scénario qui inclurait notamment un retour en récession et, pire, une spirale déflationniste. « Cela dit, les primes de risque sur les marchés action sont à leur plus-haut historique et, rapportée aux bénéfices, la valorisation a baiss頻, nuance-t-il. De fait, les actions sont aujourd'hui valorisées environ 11,8 fois les bénéfices futurs et sont « historiquement attractives », soulignent les experts de la banque Leonardo. Alors que les résultats des entreprises avaient soutenu les Bourses ces derniers mois-ci, « tout se passe comme si les investisseurs anticipaient une rechute des profits sur leurs plus bas niveaux du début 2009 », ajoutent-ils. La fin du hiatus entre macroéconomie morose et microéconomie dynamique pourrait mettre les marchés obligataires et les Bourses d'accord. Julien Beauvieuxle taux des T BOnds a touché ce mercredi son plus bas niveau depuis le 21 janvier 2009, à 2,415 %.
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