Gordon Brown multiplie les promesses électorales

Royaume-UniDans un discours-fleuve, Gordon Brown a présenté hier au congrès annuel du Parti travailliste, à Brighton, ce qui ressemble fort au programme de la campagne électorale à venir, pour les législatives prévues d'ici juin 2010. Sa cote de popularité au plus bas ? un nouveau sondage paru hier place le Parti travailliste en troisième position, derrière les libéraux-démocrates et les conservateurs ? le Premier ministre britannique a exhorté ses partisans à continuer à croire à leurs chances pour une quatrième victoire électorale de suite, après les trois engrangées par Tony Blair. « Nous devons nous battre. Ne pas abandonner ou capituler », a-t-il martelé.Accumulant les promesses ? dépistages de cancers en une semaine maximum, création de 250.000 emplois « verts », loi imposant que l'aide aux pays pauvres atteigne 0,7 % du PIB, soins gratuits à domicile pour les personnes âgées, etc. ? il s'est pourtant bien gardé de chiffrer celles-ci, ou de donner un calendrier. Pourtant, les finances de l'État (le déficit atteindra 12 % du PIB cette année) ne laissent guère d'autre choix que de réduire les dépenses. Pour rassurer, Gordon Brown a affirmé qu'il allait faire voter une loi pour imposer de réduire le déficit par deux d'ici quatre ans. Comment ? « Nous augmenterons les impôts sur les plus riches, [?] trouverons des accords réalistes sur les salaires du secteur public [?] et, en 2011, nous augmenterons l'impôt sur la sécurité sociale de 0,5 %. » Des décisions destinées à rassurer l'électorat travailliste, mais qui avaient déjà été annoncées lors du budget présenté en avril.« morale »Autre mot-clé du discours du Premier ministre : la « morale ». Voulant remettre celle-ci au c?ur du fonctionnement des marchés, il a promis une loi pour encadrer les bonus des banquiers, selon les principes entérinés par le G20. Mais les v?ux de vertu de Gordon Brown ne se limitent pas à la sphère financière : trois mois après le scandale des notes de frais des députés, il veut aussi moraliser la vie politique. D'où sa proposition, très applaudie, d'organiser un référendum (après les prochaines élections) sur l'introduction d'une dose de proportionnelle dans le scrutin des députés.Si le discours a valu à Gordon Brown la « standing ovation » de rigueur, il est difficile de dire s'il portera au-delà du Palais des congrès de Brighton, d'autant qu'une large partie des annonces avaient un air de réchauffé. Avec l'usure de douze années de pouvoir, un chômage en forte hausse et un déficit abyssal, les conservateurs disposent de nombreuses munitions pour attaquer le gouvernement sortant lors de leur congrès la semaine prochaine. Mais ceux-ci devront aussi compter avec le Parti libéral-démocrate. Au coude-à-coude avec le Parti travailliste dans les sondages, celui-ci pourrait, le cas échéant, aider à former une coalition avec la formation de Gordon Brown. Si, pour l'heure, leur chef, Nick Clegg, rejette toute alliance, des résultats en ballottage pourraient l'inciter à négocier. n
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