Le dollar s'enlise dans des sables mouvants

Rien n'y fait, le dollar s'enfonce inexorablement, en particulier face à l'euro et au franc suisse, qui continuent par défaut à capter les flux de capitaux. Leur rôle de valeurs refuges s'est encore renforcé depuis l'intervention musclée de la Banque du Japon le 15 septembre pour brider l'envolée de son yen. Dominique Strauss-Kahn a bien tenté de désamorcer les conflits larvés qui commencent à agiter la planète financière devant la volonté collective des grands pays comme des pays émergents de prévenir toute appréciation de leur monnaie. Le directeur général du FMI, qui s'apprête à présider les assemblées générales du Fonds monétaire et de la Banque Mondiale les 8 et 9 octobre à Washington, a déclaré?: « Je ne pense pas qu'aujourd'hui il y ait un risque de guerre des changes. » Réponsee;ponse du berger à la bergère après l'intervention remarquée lundi du ministre des finances brésilien, Guido Mantega, qui avait affirmé que la guerre monétaire était déclarée. Et d'ajouter néanmoins que les efforts déployés par les pays qui cherchent à dévaluer leurs monnaies seraient évoqués lors des réunions de Washington ainsi que lors du G20 de novembre en Corée du Sud, tout en soulignant qu'il y avait bien « une montée des inquiétudes relatives à cette question ». Repli accéléré du billet vertIl n'empêche que la nouvelle phase de baisse aiguë du dollar ne facilite pas la tâche des pays qui accueillent contre leur gré les capitaux qui le fuient. Les faits deviennent troublants?: depuis que la Réserve fédérale américaine a évoqué la semaine dernière, dans le communiqué publié à l'issue de sa réunion, qu'elle n'écartait pas le recours à une phase bis de ce que les anglo-saxons ont baptisé « QE 2 », pour assouplissement quantitatif (quantitative easing), le repli du billet vert s'est singulièrement accéléré. En même temps que les inquiétudes sur les perspectives économiques aux Etats-Unis, doublées d'incertitudes politiques à l'approche des élections de mi-mandat du 2 novembre. Dans cette optique, le marché table désormais sur une nouvelle salve de rachats d'actifs de la part de la banque centrale, qui remettrait en marche la planche à billets. C'est ainsi que mercredi l'indice pondéré du dollar face aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis est tombé à son plus bas niveau depuis janvier, pour ne plus valoir que 78,6. Parallèlement, le franc suisse a pulvérisé un nouveau record de vigueur face au dollar, se hissant jusqu'à 0,9735. L'euro, quant à lui, est monté a son plus haut niveau depuis la mi-avril, à 1,3640 dollar, et se rapproche de son point haut de l'année, atteint fin janvier, à 1,45. Depuis début septembre, le billet vert a déjà cédé plus de 7 % de sa valeur. Il n'est donc plus séparé que de 6 % de son plancher de 2010...
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