Compétitivité : les fausses avancées des patrons en matière de rémunération

Les grands patrons français n\'hésitent donc pas à réclamer publiquement un geste fort de la part du gouvernement pour redynamiser les entreprises. 30 milliards d\'euros n\'est effectivement pas une bagatelle à l\'heure où François Hollande se bat déjà pour trouver... 30 milliards d\'euros pour déduire le déficit public. En guise de gage de leur bonne volonté, ces mêmes patrons se disent prêts à faire des efforts au niveau de la gouvernance. Et notamment la rémunération des dirigeants, sujet au centre de très nombreux débats depuis plusieurs années et qui doit normalement faire l\'objet d\'une loi d\'ici à la fin de l\'année.Propositions très en deçà des priorités des actionnaires individuelsLorsque l\'on regarde leurs propositions toutefois, on reste un peu sur sa faim puisqu\'ils se disent prêts à soumettre les rémunérations des dirigeants à un vote consultatif des actionnaires lors de l\'assemblée générale annuelle. Soit une proposition très en deçà de que réclament les représentants des actionnaires individuels (\"say on pay\"), mais aussi certaines associations professionnelles ou sociétés de conseils de vote en assemblées. Pour Pierre-Henri Leroy de Proxinvest, cette proposition vient au contraire démontrer le recul opéré par les patrons vis-à-vis de la problématique de la gouvernance. Comme plusieurs autres instances, il milite pour que les actionnaires puissent voter de façon tout-à-fait classique le projet de rémunération de la direction de l\'entreprise dont ils détiennent des actions. \"Le vote consultatif est un déni total du poids des actionnaires dans l\'entreprise. Il n\'y a qu\'à voir quelles ont été les conséquences du vote hostile aux émoluments de Pierre-Henri Gourgeon, l\'ex patron d\'Air France pour s\'en convaincre: malgré la fronde des actionnaires, il a quand même touché son indemnité de départ\", lance le président de Proxinvest. En voulant apparaître conciliants, les grands patrons n\'ont-ils pas finalement fait une erreur de communication?Des résultats à venir en berneLe sujet est d\'autant plus sensible, que les résultats de ces grandes entreprises risquent d\'être moins glorieux en 2012 après avoir très bien résisté jusqu\'à présent. Dans cette perspective, les dividendes versés au titre de cet exercice risquent, eux aussi, de connaître une pente descendante. D\'où la volonté de ces porteurs de titres de percevoir des conséquences directes sur les rémunérations des dirigeants. Ils sont effectivement prêts à se serrer la ceinture mais souhaitent vivement que cet effort soit réparti à tous les échelons.L\'AMF en pointe sur la problématique de la gouvernanceA noter à ce sujet, que le dernier rapport sur la bonne gouvernance des entreprises françaises de l\'AMF (Autorité des marchés financiers) a été très favorablement perçu par les associations de défense des actionnaires. Ceux-ci mettent en avant la volonté manifeste du gendarme de la Bourse de s\'emparer de cette problématique et de faire valoir son droit de regard. Une très bonne chose pour éviter de légiférer sur un nombre trop important de sujets. Pour la première fois, en effet, depuis la création de ce rapport annuel, l\'AMF n\'a pas hésité à pointer du doigt certaines sociétés ne suivant pas à la lettre les principes édictés par le code de bonne conduite AFEP/Medef. \"C\'est une très bonne chose et cela en dit long sur la volonté du nouveau patron de l\'AMF, Gérard Rameix, au moment où il faudra d\'ailleurs être très vigilant sur les explications données par les administrateurs pour accepter certaines conventions réglementées\", soutient Pierre-Henri Leroy.>> Découvrez notre plateforme bourse personnalisable
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