Kiev passe l'obstacle des élections avant d'affronter le FMI

Le parti du président Viktor Ianoukovytch sort en tête du scrutin législatif de dimanche, avec un score préliminaire de 34,2% des voix. Son Parti des Régions semble en passe de conserver une majorité au parlement avec l’aide de ses alliés politiques. L’opposition désunie n’a réussit qu’à totaliser 22,5% des voix, alors que sa principale figure, Ioulia Tymochenko, croupit en prison depuis plus d’un an. La mission de l’OSCE a observé une couverture très biaisée des médias d’Etat en faveur du parti du pouvoir, un usage abusif des ressources administratives et un financement opaque de la campagne électorale. Les résultats définitifs du scrutin seront publiés mardi.L\'obstacle du FMI Libéré de la pression électorale, le nouveau gouvernement doit maintenant affronter les négociateurs du Fonds Monétaire International afin d’obtenir un prêt de 15,4 milliards de dollars proposé sous condition en 2011. Sinon, le déficit budgétaire devrait atteindre les 6 milliards de dollars, occasionnant une baisse des réserves en devise jusqu’à 26 milliards de dollars (équivalent à un peu plus de trois mois d’importations). La santé de l’économie ukrainienne suit les exportations de métaux, et par conséquent reste extrêmement exposée à la conjoncture globale. Si la croissance était de 5,2% en 2011, elle a été divisée par deux au premier semestre de cette année et pourrait être tout juste positive sur 2012.Le facteur gaz « Les attentes du marché sur un accord imminent avec le FMI doivent être modérées », estime Ivan Tchakarov, économiste chez Renaissance Capital, qui a participé récemment à une rencontre entre les autorités d’un côté, les banquiers et experts de l’autre. « Il reste beaucoup d’incertitudes sur la direction que prendront les autorités après les élections ». Sachant qu’il faudra du temps pour former le nouveau gouvernement et soumettre une mise à jour du budget 2013 devant le parlement, un nouvel accord avec le FMI devra probablement attendre la fin de l’année au mieux. Beaucoup d’experts partagent le sentiment que le pouvoir n’est pas très pressé de répondre aux attentes du FMI, qui sont de trois natures distinctes. Il s’agit d’une part de passer à un taux de change flexible, d’autres part de réduire le déficit budgétaire et enfin d’augmenter les tarifs du gaz et du chauffage pour la population. Cette dernière exigence du FMI constitue bien entendu le point de contentieux majeur entre Kiev et le FMI. L’Ukraine continue à faire partie des pays dont l’intensité énergétique est la plus forte au monde, bien qu’il soit très lourdement dépendant d’importations de gaz et de pétrole. La Russie oblige depuis 2009 l’Ukraine a payer son gaz au tarif européen, ce qui a considérablement grevé le budget national. Viktor Ianoukovytch a maintenant quelques mois de répit électoral devant lui s’il opte pour de très impopulaires hausses de tarifs. C’est ça ou sacrifier la souveraineté du pays afin d’obtenir un rabais gazier de Moscou. 
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