L'Espagne se mobilise pour prouver sa crédibilité financière

La prime de risque sur les bons espagnols a atteint lundi 270 points. L'indice boursier Ibex 35 a lui perdu 6,5 % en une semaine. Pendant ce temps, l'Union européenne prévoit une hausse du PIB espagnol de 0,7 % en 2011 et un déficit de 6,4 % contre les prévisions, plus optimistes, du gouvernement de José Luis Zapatero de 1,3 % et 6 % respectivement. Le Commissaire chargé des affaires économiques, Olli Rehn, a d'ailleurs précisé que l'Espagne pourrait prendre de nouvelles mesures d'austérité si les objectifs de déficit couraient le risque de ne pas être atteints. Le chef du Gouvernement parie plutôt sur la transparence pour rassurer les marchés.Les régions ont ainsi accepté la semaine dernière de rendre public l'état de leurs comptes chaque trimestre à partir de 2011. Les marchés doutent en effet de leur capacité à limiter leur déficit et craignent qu'elles empêchent l'Espagne de retrouver l'équilibre budgétaire. L'autre volet de la transparence concerne le secteur financier. Son exposition à l'immobilier sème en effet le doute sur sa solvabilité. La Banque d'Espagne, soutenue par le Gouvernement, a donc annoncé la semaine dernière que les établissements financiers fourniront des informations détaillées sur leur exposition à l'immobilier à l'occasion des résultats annuels et trimestriels, à partir de mars 2011. Les fusions entre caisses d'épargne devront par ailleurs être opérationnelles dès janvier 2011.Promesse réitéréeEnfin, la marche de l'économie réelle reste problématique, avec une croissance nulle et un taux de chômage qui frôle les 20 %. Dans ce contexte, José Luis Zapatero a reçu samedi dernier les représentants de trente-sept grandes entreprises. La rencontre, prévue avant l'annonce du sauvetage irlandais, a été marquée par l'événement.Au terme de la réunion, Zapatero a réitéré la promesse de présenter une réforme des retraites au premier semestre 2011. Il a aussi annoncé la création d'une Commission Nationale de la Compétitivité. Améliorer cet aspect lacunaire de l'économie espagnole stimulerait les exportations, la voie privilégiée par laquelle politiques et chefs d'entreprises pensent sortir l'Espagne de la crise. Gaëlle Lucas, à Madrid
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.