Les sociétés de gestion adaptent leur offre

gamme de produitsChangement de tempo ! Après la course à la diversification et à l'innovation tous azimuts, les événements des deux dernières années ont amené les acteurs de la gestion d'actifs à se réorganiser pour adapter leur offre aux nouvelles exigences des investisseurs et aux évolutions de la réglementation. « Les sociétés de gestion ont dû faire face aux crises économiques et financières, à la baisse de leur profitabilité et aux nouveaux besoins exprimés par les investisseurs », note Patrick Rivière, directeur général d'UFG-LFP. Victimes de la crise des subprimes, les fonds monétaires dynamiques ont ouvert le bal, suivis de près par le marché du crédit. « L'année 2008 aura durement impacté les fonds actions et la gestion alternative. En deux ans, toutes les classes d'actifs ont ainsi été balayées et les marges des sociétés de gestion mises sous pression. »Au-delà du format des fonds proposés et de la norme Ucits, qui fait aujourd'hui référence, l'offre a dû aussi évoluer dans son contenu. Le regain d'appétence des investisseurs pour les produits obligataires a pris de court la plupart des sociétés qui ont dû soit redéployer leur offre, soit créer de nouveaux fonds. On a également assisté à un retour en force de la gestion flexible. Fonds indiciels cotés« Les clients ont en effet redonné une marge de man?uvre aux sociétés de gestion dans un univers riche en opportunités », souligne Patrick Rivière, qui ajoute : « On note par ailleurs une demande accrue émanant des investisseurs pour la pratique de frais de gestion variables, ce qui modifiera, à terme, la structure de rémunération des sociétés de gestion. »Une autre piste retenue par les investisseurs est celle des fonds indiciels cotés, qui répliquent les performances d'indices clairement identifiables. Lisibles et transparents, ils bénéficient d'un réel engouement de la part des institutionnels, mais aussi des multigérants. Invesco, promoteur de ce type de produits via sa filiale PowerShares, a décidé récemment de les utiliser à cette fin. « Grâce à leur liquidité et aux faibles frais de gestion qui leur sont associés, nous bénéficions d'une plus grande marge de man?uvre qui autorise une gestion plus réactive et donc une meilleure maîtrise des risques », souligne Bernard Aybran, responsable de la multigestion chez Invesco Asset Management. Concernant le secteur de la gestion d'actifs dans sa globalité, celui-ci fait remarquer qu'« on assiste à un mouvement de concentration à la suite de la crise. Il en résultera naturellement une compression des marges pour les acteurs du secteur. Ceux-ci vont devoir rationaliser davantage leurs gammes, d'autant que l'application de la directive Ucits 4 et du passeport européen va encore accroître la pression concurrentielle ». Et le chemin risque d'être long. À titre de comparaison, Bernard Aybran rappelle que, sur la même base d'encours gérés, il existe en Europe six fois plus de fonds qu'aux États-Unis. Le phénomène de concentration s'accélérera donc indubitablement.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.