En Russie, Alstom bousculé dans son pré carré ferroviaire par Finmeccanica

Jusqu'ici, Alstom et Siemens se partageaient le marché de modernisation du rail russe, à très fort potentiel. Il leur faudra désormais compter avec Finmeccanica. Le géant italien a en effet signé vendredi un accord avec RJD (le monopole d'État du rail russe) pour la création d'une coentreprise dont la vocation sera de développer la signalisation, les télécommunications, l'automatisation et la sécurité des chemins de fer russes. Plus précisément, cet accord porte sur la fourniture de technologies pour une centaine de gares, 100 trains et 50 lignes ferroviaires, d'ici à 2020. Sa valeur pourrait atteindre 1,5 milliard d'euros. Les Italiens détiendront 49 % de la coentreprise, contre 51 % pour les Russes.RJD exploite aujourd'hui le deuxième réseau mondial de chemins de fer et le gouvernement russe dépense autour de 10 milliards de dollars par an pour le moderniser. L'industriel allemand Siemens a déjà équipé les deux principales lignes du pays (Moscou?Saint-Pétersbourg et Moscou?Nijni-Novgorod) avec des trains à grande vitesse Sapsan. Alstom va inaugurer le 12 décembre l'exploitation commerciale de quatre rames de type pendulaire entre Helsinki et Saint-Pétersbourg. Mais surtout, le groupe français compte avancer ses pions grâce à son alliance avec le russe TransMachHolding (TMH), principal fournisseur de RJD en matériel roulant. C'est là que le bât blesse. Deux influentes institutions russes s'opposent à l'acquisition de 25 % de TMH par Alstom.Sécurité des dirigeants russesIl s'agit du Service présidentiel de sécurité et du ministère de la Défense russe qui évoquent « un risque pour la sécurité des dirigeants russes ». Ni plus ni moins ! Chez Alstom, on s'attache à garder son calme. « Il s'agit surtout de négociations que les Russes mènent entre eux, estime Pierre Schwing, directeur commercial d'Alstom Transport en Russie. Le dernier mot revient en fait à l'Agence fédérale antimonopole. Nous gardons confiance. » Une autre raison d'espérer vient de la mairie de Moscou, qui vient d'inviter ce week-end les étrangers à participer à la construction de nouvelles lignes de métro. Un marché qui pourrait valoir jusqu'à 36 milliards d'euros. « Nous avons une équipe chargée de travailler sur ce dossier, explique Pierre Schwing. Nous travaillons déjà avec TMH pour fabriquer des chaînes de traction pour le métro. » Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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