Et si demain, payer par carte coûtait plus cher au consommateur ?

Alors que nos dirigeants, partout en Europe, recherchent les moyens les plus efficaces (et les moins coûteux) pour relancer la croissance, la Commission européenne est en train d\'élaborer un projet dont les conséquences imprévues pourraient pénaliser les consommateurs et donc déstabiliser fortement des secteurs économiques innovants qui sont la croissance de demain.L\'équilibre des paiements en ligne est menacéEn l\'occurrence, la Commission veut harmoniser le marché des paiements par cartes bancaires. Pour cela, elle estime que seule la voie réglementaire ou législative est efficace. Elle propose ainsi d\'intervenir arbitrairement pour réduire l\'interchange, cette commission qui permet aujourd\'hui aux commerçants et aux consommateurs de partager équitablement les coûts liés au fonctionnement des services de paiement par cartes. Si ce projet voit le jour, c\'est tout l\'équilibre des paiements en ligne qui sera menacé.Pourquoi ? Tout simplement parce que si l\'interchange n\'est plus payé par les commerçants, alors ce seront les consommateurs qui devront payer à leur place. Et si les cartes sont plus chères, les consommateurs utiliseront davantage les espèces (ou les chèques) et réduiront le nombre de cartes en leur possession. C\'est ce qui s\'est produit sur trois continents différents : en Australie, aux Etats-Unis, et en Espagne. Or, le fait qu\'il y ait moins de paiements par cartes (et donc davantage d\'espèces) ou moins de cartes par consommateur aura forcément un impact direct sur les commerçants en ligne, et notamment sur les entreprises nouvelles et innovantes.Préserver la confiance Pour préserver le modèle de confiance que nous connaissons aujourd\'hui, j\'en appelle à la mobilisation des entrepreneurs, à ceux qui comme moi, développent des entreprises innovantes, fondées sur le paiement en ligne, et qui veulent défendre un système qui fonctionne et qui nous permet aujourd\'hui d\'investir, d\'innover, de faire du commerce et, dès qu\'on le peut,d\'embaucher.Les cartes nous apportent entre autres, à nous commerçants, la certitude d\'être payés (même en cas de fraude), la sécurité physique par rapport aux espèces, beaucoup moins de coûts administratifs. Les cartes nous permettent aussi d\'augmenter nos ventes et le nombre de nos débouchés. Elles ont également l\'avantage de plaire à nos clients grâce à la flexibilité et la sécurité qu\'elles apportent.Mobilier les cyber commerçants contre la suppression de l\'interchangeEn tant que commerçant en ligne, je m\'inquiète du projet de la Commission européenne. Pourtant, je devrais en être le premier satisfait puisque je devraisvoir (en théorie) ma facture bancaire diminuer. Maisau fond c\'est tout un modèle de confiance qui sera ébranlé. Or, c\'est précisément grâce à cette confiance dans la carte, et grâce aux efforts faits pour sécuriser et banaliser les paiements sur Internet, que le commerce en ligne a pu se développer en France et en Europe.Tout cela est discuté à Bruxelles dans une sorte d\'indifférence générale de la part des consommateurs (les premiers touchés puisqu\'ils paieront plus) et des commerçants en ligne. Le débat est à peine perceptible au sein des différents pays.J\'appelle donc tous les entrepreneurs de l\'économique numérique qui se battent pour l\'innovation à me rejoindre dans cette mobilisation et à convaincre leur gouvernement : les discrets projets de la Commission européenne sont porteurs de dangers bien réels. 
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