L'assurance-vie

Le beau rebond de l'assurance-vie ne se dément pas, après un exercice 2008 marqué au fer rouge par la faillite de Lehman Brothers. Le placement préféré des Français a maintenu le cap en novembre, avec des cotisations sur les onze premiers mois de l'année en hausse de 12 % par rapport à 2008, à 125,5 milliards d'euros. « La reprise observée depuis mars dernier permet à la collecte brute de retrouver ses niveaux de 2007 », analyse Jérôme Cornu, directeur des études statistiques à la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), pour qui « le marché devrait terminer l'année en hausse de 12 % à 13 % ». L'assurance-vie a en effet bénéficié d'un environnement favorable cette année, avec un fort différentiel de rendement par rapport aux produits d'épargne liquides comme le livret A, et une aversion pour le risque qui a favorisé les contrats en euros, au capital garanti.Mais ces bons chiffres s'expliquent en bonne partie par la baisse des prestations (? 8 %) par rapport à la fin 2008. De fait, la collecte nette sur onze mois reste en baisse de 6 % par rapport à 2007, à 48,7 milliards, malgré une performance mensuelle de 4,4 milliards en novembre, au plus haut depuis juillet. « Malgré un environnement très favorable, le rebond de l'assurance-vie est donc resté limit頻, analyse Cyril Blesson, économiste chez Seeds Finance. Au total, l'encours des contrats d'assurance-vie ressort à 1.241 milliards fin novembre, en hausse de 8 % sur un an.« Nous sommes beaucoup plus prudents pour 2010 », annonce Jérôme Cornu, qui table sur une croissance des cotisations bien inférieure à celle observée en 2009. L'assurance-vie, qui a bénéficié du recyclage des plus-values immobilières lors du boom de 2005 à 2007, ne peut en effet plus compter sur ce facteur de soutien, au vu de l'effondrement des transactions. Le placement favori des Français pourrait aussi subir les effets de la baisse des rendements servis, qui devraient avoisiner 3,5 % en 2009, après 3,9 % en 2008. Mais pour Cyril Blesson, « l'assurance n'aura toujours pas de concurrent sérieux en 2010, car les taux courts resteront bas, même s'ils risquent de repartir à la hausse au second semestre ». Il table pour 2010 sur une performance du marché en ligne avec celle de 2007, lorsque la collecte nette avait atteint 54 milliards. « Le seul risque significatif est celui d'un krach obligataire, qui infligerait aux assureurs des pertes en capital et les forcerait à réduire sérieusement leurs rendements », conclut Cyril Blesson.
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