Les finances britanniques dans l'ornière

DetteL'étau se resserre sur le Royaume-Uni. Apparaissant comme l'un des grands États les plus susceptibles de perdre le précieux AAA des agences de notation, le pays a vu hier son coût d'endettement à 10 ans atteindre son plus haut niveau de l'année.Évoluant en sens inverse des prix, le rendement des obligations d'État à 10 ans s'est hissé à 4,109 % mardi en début de matinée, avant de se stabiliser autour de son précédent record du 11 juin dernier de 4,084 %. Engagé depuis début décembre, le mouvement de hausse des taux a été attisé par les commentaires peu élogieux d'économistes à l'endroit du nouveau budget gouvernemental. Dans une lettre envoyée ce week-end au « Sunday Times », plusieurs grands noms de l'économie britannique se sont alarmés que « le rapport prébudgétaire ait annoncé de nouvelles dépenses publiques pour les prochaines années », ajoutant que « les agences de notation ne cherchent qu'une excuse pour dégrader la note AAA du gouvernement du Royaume-Uni ». De fait, la notation du pays est sous pression. « Si la capacité supposée d'ajustement budgétaire du gouvernement britannique milite actuellement pour le maintien de son AAA, cette hypothèse devra être validée par des actions dans le futur proche », souligne Moody's. De son côté, Standard and Poor's, qui a mis la note du Royaume-Uni sous perspective négative en mai dernier, estime que « la dette britannique pourrait approcher les 100 % du PIB d'ici à 2013 et rester par la suite proche de ce niveau », « incompatible avec un AAA ».Selon le rapport présenté par Alistair Darling le 9 décembre, l'endettement représenterait l'an prochain 65 % du PIB, contre 44 % avant la crise. Surtout, le déficit budgétaire atteindra 176 milliards de livres, ou 12 % du PIB, soit environ le même montant que sur l'exercice précédent. Les émissions de gilts devraient ainsi sensiblement correspondre au record de 225,1 milliards de livres établi cette année. Un abaissement de note contribuerait à tendre un peu plus la prime de risque exigée par les investisseurs. Et ce d'autant que le programme d'achat de 200 milliards de livres de bons du Trésor par la Banque d'Angleterre, soutien de poids au marché, arrive à son terme. Julien Beauvieux
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