L'épargne des ménages grimpe à des niveaux inconnus depuis 2002

conjonctureÀ un rythme certes plus modéré qu'au deuxième trimestre (« La Tribune » du 26 septembre), les Français ont continué d'augmenter leur épargne au troisième trimestre, évitant de consommer leur surcroît de pouvoir d'achat. Du coup, atteignant 17 % du revenu disponible, le taux d'épargne grimpe à des niveaux jamais atteints depuis 2002. Tel est le principal enseignement des résultats détaillés des comptes trimestriels, publiés mardi par l'Insee. Les statisticiens confirment la faible croissance économique enregistrée aux deuxième et troisième trimestres (hausse de 0,3 % du PIB dans les deux cas), et apportent des précisions sur la situation des ménages et des entreprises. S'agissant des premiers, leur revenu a continué d'augmenter cet été ? les données sont corrigées des variations saisonnières. La hausse atteint 0,6 % (une fois l'augmentation des prix défalquée), soit un rythme à l'évidence important, pour une année de récession. Cette progression du pouvoir d'achat ne s'explique quasiment pas par les salaires, qui ont globalement stagné, un peu plus par l'augmentation des prestations sociales (même en l'absence de primes de solidarité, versées au printemps, qui avaient alors dopé les revenus), et surtout par la baisse des impôts versés, principalement sur le revenu.Stagnation des dépensesMais ce gain de pouvoir d'achat a encore moins alimenté la consommation au troisième trimestre qu'au cours des trois mois précédents. Les dépenses des ménages ont quasiment stagné (+ 0,1 %), selon l'Insee. Les revenus ont donc alimenté les bas de laine. En fait, pour un peu plus de la moitié des sommes non consommées, il s'agit d'achats de logements neufs, assimilés à de l'épargne par la comptabilité nationale. Les 47 % restant constituent des sommes effectivement placées ou tout simplement laissées sur des comptes courants. Ce taux d'épargne dite financière s'est accru de quelque 80 % depuis le point bas de 2006 (voir graphique), alors que les Français consommaient en empruntant massivement.S'agissant des entreprises, celles-ci ont sensiblement redressé leurs marges, qui ont représenté 30,6 % de leur valeur ajoutée. Ivan Best
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