Pékin défie l'Ouest grâce à sa puissance économique

DiplomatieSacrée locomotive de la reprise mondiale grâce à une croissance qui se situera autour de 8 % cette année, la Chine affiche bien d'autres performances à son bilan 2009 : ces derniers mois, elle sera devenue la première puissance exportatrice au monde, devant l'Allemagne, et pourrait également être déjà la deuxième économie de la planète, dépassant le Japon avant la date prévue de 2010? De quoi faire dire au Premier ministre Wen Jiabao que « les Chinois ont de quoi être fiers ». De quoi, aussi, semble-t-il, doper les exigences de Pékin vis-à-vis de l'Ouest ? qui dépend de la Chine. C'est vrai pour les États-Unis, à qui la Chine prête des milliards de dollars sous forme d'achats d'obligations. C'est vrai aussi pour l'Europe, à qui elle offre de précieux débouchés pour ses exportations. C'est vrai, enfin, pour les pays émergents, qui, du Brésil à l'Afrique, ont besoin d'argent en provenance de Pékin pour développer leur industrie, pétrolière ou autre.PressionsDu coup, au lieu d'esquiver ou de plier ? sans pour autant rompre ? face à l'Occident, la Chine semble adopter depuis quelques mois une attitude plus ouvertement intransigeante sur le plan diplomatique. La visite officielle de Barack Obama dans l'ex-empire du Milieu en novembre, au cours de laquelle le président américain espérait obtenir le soutien des autorités communistes sur le dossier du nucléaire iranien, s'est soldée par un échec. Même chose pour la réévaluation du yuan. Soucieuse de préserver ses performances commerciales, la Chine n'a même pas laissé poliment entendre qu'elle pourrait ? peut-être ? laisser filer sa monnaie. Au contraire, les autorités de Pékin ont récemment réaffirmé qu'elles ne céderaient pas aux pressions pour réévaluer.Dans la foulée, elles ont dénoncé le protectionnisme de leurs partenaires. Allusion à la décision de l'Union européenne de prolonger l'imposition d'une taxe sur les chaussures « made in China ». En représailles, Pékin a imposé des droits de douane sur les boulons et autres produits européens en acier. Plus spectaculaire encore a été l'intransigeance de la Chine au sommet de Copenhague. Pas question pour elle de se soumettre aux pressions américaines et d'accepter des inspections extérieures sur ses efforts en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Afin de bien montrer qu'il refusait, le Premier ministre Wen Jiabao aurait même décidé de ne pas se rendre à certaines réunions organisées par les Américains, avant de définitivement tourner casaque? L'exécution, mardi, du premier Occidental depuis plus de cinquante ans (un Britannique condamné pour trafic de drogue), ajoutée à la condamnation d'un dissident le jour de Noël, marque un pas supplémentaire dans la défiance de la Chine vis-à-vis de l'Occident. n Lire l'édito page 6.
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