Une semaine éclectique pour clore l'année cinéma en beauté

Sorties en sallesDu glamour, de l'angoisse, des films intimistes ou venus d'ailleurs. Il y en a pour tous les goûts, cette semaine, à l'écran. À commencer par ce film d'horreur ? « Esther » ? signé de l'Espagnol Jaume Collet-Serra (« la Maison de cire »). Soit deux heures de peur allant crescendo. À la suite d'une fausse couche, Kate et son mari décident d'adopter Esther, 9 ans. Mais Kate s'aperçoit vite que la gentillesse de la petite fille n'est que façade. Apparitions brutales, zoom sur le dos des personnages comme si quelqu'un approchait derrière eux, le réalisateur maîtrise les effets effrayants et les enchaîne de manière particulièrement efficace. Toute l'originalité du film repose sur le dénouement, astucieux et recherché. Pour se remettre, rien de tel qu'une folle histoire d'amour. Lui aussi adepte des films de genre, Jan Kounen s'essaye aujourd'hui à la comédie romantique avec le capiteux « Coco Chanel & Igor Stravinsky ». Adapté du roman de Chris Greenhalgh, ce film exhibe la passion fulgurante entre Gabrielle Chanel (Anna Mouglalis) et le compositeur russe en 1920. De sa caméra élégante, Kounen porte à l'écran deux êtres glacés par le succès, que la passion embrase. La reconstitution de l'époque est remarquable. En particulier, la première scène du ballet controversé, frappante de réalisme.un tête-à-tête Le réalisateur Laurent Perreau s'est lui aussi focalisé sur deux êtres pour son premier long-métrage, « le Bel Âge », un film conçu comme un tête-à-tête entre Claire (Pauline Étienne), 17 ans, et Maurice (excellent Michel Piccoli), un vieil homme de 84 ans, assez mystérieux. Les deux cohabitent dans un vieux manoir breton. Ils ne se comprennent pas, ne se parlent pas, s'invectivent. Et il faudra l'accident de santé de Maurice pour que ces deux écorchés vifs se rapprochent. Perreau réussit là un joli film, jouant sur l'opposition apparente entre les personnages. L'un fait l'apprentissage de la vie d'adulte, quand l'autre en est au crépuscule. Mais, finalement, les deux souffrent de la même solitude.Tout aussi intimiste est « Treeless Mountain », du Sud-Coréen So Yong Kim. Il est ici question de deux petites filles de moins de 10 ans. Jin et Bin sont confiées par leur mère à leur tante puis à leur grand-mère. Désespérément, elles attendent son retour. Capté du point de vue des petites livrées à elles-mêmes, le beau film de So Yong Kim émeut aux larmes. La lumière tendre et douce n'estompe en rien la cruauté de la situation.Changement de décor avec « les Contes de l'âge d'or » dont le titre emprunte aux légendes urbaines qui circulaient durant les dernières années du régime de Ceausescu. Ce projet mené par le Roumain Cristian Mungiu, palme d'or à Cannes en 2007, consiste en quatre histoires, réalisées par quatre de ses compatriotes : Ioana Uricaru, Hanno Höfer, Razvan Marculescu et Constantin Popescu. De situations ubuesques en constats cyniques, ces contes mettent alternativement en scène des fonctionnaires trop zélés et leurs contemporains aux abois. Loin de l'imagerie soviétique figée, la photo est ici rafraîchissante, pittoresque même. Un bon moment et une manière décalée d'évoquer ces années sombres. De quoi terminer l'année cinématographique en beauté.
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