La recette d'Arnaud Montebourg pour construire "la France productive des années 2020"

En présentant mecredi la nouvelle stratégie de filières industrielles du gouvernement, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif marche dans les pas de... Christian Estrosi. En 2010, alors ministre de l'Industrie, l'actuel maire de Nice avait mis en place une politique de filières, au nombre de douze, dans le cadre de la Conférence nationale de l'industrie (CNI).«Cette stratégie doit permettre de construire la carte de la France productive des années 2020, en tirant le meilleur parti de ses atouts, avec un Etat partenaire des entreprises, au service d'une politique industrielle ambitieuse et rénovée», a expliqué le ministre en Conseil des ministres.Une stratégie «donnant-donnant»Installé le 5 février prochain, le nouveau Conseil national de l'industrie (CNI) s'attachera à élaborer, avant la fin du premier semestre, des contrats partenariaux de filières. Il sera «l'incarnation» d'une politique industrielle solidaire qui privilégie le «donnant-donnant», a déclaré Arnaud Montebourg prédisant que les contrats des douze filières industrielles actuelles comporteront des engagements réciproques de l'Etat et des industriels.Le premier objectif de cette politique consistera dans un premier temps à panser les plaies, en renforçant les filières actuellement en difficulté, notamment l'automobile. Elle devra aussi maintenir et développer les filières essentielles «où la France a des positions fortes comme les industries agroalimentaires, chimiques ou de la santé, et aussi à renforcer l'avance dont dispose le pays, dans des filières telles que le nucléaire et l'aéronautique, les éco-industries ou encore le secteur de la mode et du luxe», a précisé Arnaud Montebourg.Une consultation prochaine pour les filières d'avenirPlus prospectif, le deuxième volet de cette politique devra faire émerger les filières de demain. Certaines sont déjà identifiées: transition énergétique et écologique, numérique, santé et alimentation, et sécurité. Au premier semestre, une consultation sera organisée pour retenir les initiatives industrielles prioritaires pour le quinquennat, parmi lesquelles la voiture propre.Le retour du Plan ?Quant au troisième volet de la politique industrielle de filières, il aura pour objectif de préparer l'industrie d'après-demain. Comme le ferait par exemple, le Centre d'analyse stratégique, la version allégée de l'ex-Plan. Beaucoup de membres de la majorité regrettent le Plan et souhaiteraient le voir renaître sous la forme d'un commissariat général à la stratégie et à la prospective. Le nom de Louis Schweitzer est même déjà évoqué pour en prendre la tête.Beaucoup d'experts sur les rangs«La réorientation du programme d'investissements d'avenir permet le lancement, dans le cadre de la Banque publique d'investissement, d'un programme d'innovation de rupture. Au-delà, un comité issu des mondes de l'entreprise et de la recherche proposera au gouvernement, en liaison avec le commissariat général à l'investissement, les technologies clés dans lesquelles il est essentiel d'investir dès aujourd'hui car elles constituent les outils dont la maîtrise permettra de fonder le renouveau productif de la France dans quinze ans et au-delà», a poursuivi Arnaud Montebourg qui, avec Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, Sylvia Pinel, la ministre de l’Artisanat et Fleur Pellerin, la ministre déléguée chargée des PME a également lancé ce mercredi la mission "Marque France". La présidence de cette mission de réflexion et de concertation destinée "à mettre en lumière les enjeux, ainsi que les voies et moyens de mettre en œuvre une marque nationale partagée fondée sur une stratégie de marketing pays" selon le communiqué de Bercy a été confiée à Philippe Lentschener, le PDG du groupe MacCann. Il est entouré de Michel Gardel, le vice-président de Toyota Motor Europe, de Clara Gaymard, la présidente de General Electric France et vice-présidente de GE International chargée des gouvernements et des villes, de Robert Zarader, le président d'Equancy & Co et d’Agnès B, créatrice de mode.Avec les réflexions de la CNI, les travaux du CAS, la consultation prévue au premier semestre, un comité issu des mondes de l'entreprise et de la recherche, des personnalités de la société civile et peut-être un commissariat général à la stratégie et à la prospective, les avis permettant d'assurer l'avenir de l'industrie tricolore ne devraient pas manquer. 
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