Droits d'auteur : les déboires de YouTube en Allemagne

Les internautes allemands ont échappé au \"Gangnam style\". Visionné plus d\'un milliard de fois dans le monde, le clip sud-coréen est toujours inaccessible dans sa version originale sur la toile outre-Rhin. Tout comme les tubes de Justin Bieber. Conséquence directe de la bataille engagée depuis maintenant quatre ans entre la Gema -la sociéte allemande des droits d\'auteur- et la plate-forme de vidéos en ligne YouTube: un très grand nombre de vidéos en ligne y sont aujourd\'hui bloquées.60% des vidéos bloquéesNi la Gema ni YouTube, filiale de Google, ne fournissent de chiffres sur le nombre de vidéos bloquées, mais selon les calculs du site de datajournalisme OpenDataCity, plus de 60% des 1000 clips les plus populaires sur YouTube sont actuellement hors de portée de clic en Allemagne. Contre 1% en France.Au coeur du conflit: l\'argent. Les deux parties n\'ont jamais réussi à se mettre d\'accord sur le mode de calcul des droits reversés par la plate-forme de vidéos en ligne à l\'équivalent allemand de la Sacem. Arrivé à échéance en mars 2009, l\'ancien contrat n\'a jamais été renouvelé.Depuis, c\'est la guerre de tranchées: la Gema réclame une rémunération au clic, tandis que YouTube s\'accroche au principe d\'une participation forfaitaire sur ses revenus publicitaires. Google se présente comme une simple plateforme technique, et non comme un fournisseur responsable des contenus, quand la Gema se pose en défenseur des artistes.Guerre d\'imageLes négociations avaient été interrompues en 2010, avec le dépot d\'une plainte de la Gema devant les tribunaux allemands. Rendue en avril 2012, la décision très attendue du tribunal de Hambourg n\'avait pas vraiment fait avancer les choses, interprétée dans chaque camp comme une victoire. Les juges de Hambourg avaient reconnu que YouTube n\'était pas fournisseur des contenus, tout en contraignant la plate-forme à filtrer les vidéos dont les droits sont protégés.Les discussions, à nouveau interrompues en décembre, ne devraient pas reprendre de sitôt: la Gema a relancé cette semaine l\'offensive, s\'en prenant au texte accompagnant les vidéos bloquées par YouTube: une \"insinuation\" selon laquelle la Gema serait responsable du blocage des clips, juge la sociéte des droits d\'auteurs, qui a lancé une procédure auprès d\'un tribunal de Munich pour faire modifier ce message. La Gema est soucieuse de ne pas s\'attirer la colère des internautes, après avoir déjà provoqué l\'ire des clubbers il y a quelques mois sur le dossier des droits reversés par les discothèques. Les majors du disque, Universal et Sony Music en tête, songent quant à eux aux clips non visionnés, et perdent patience. 
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