Pouvoir d'achat  : la dynamique de 2009 retombe lourdement

Ce n'est pas un mince paradoxe. La France a connu en 2009 sa plus importante récession depuis l'après-guerre avec une contraction du PIB de 2,2 %. Dans le même temps, les revenus des Français et leur pouvoir d'achat n'ont pas baissé, bien au contraire. Selon les chiffres publiés mardi par l'Insee, l'an dernier le revenu disponible brut (RDB) des ménages a progressé de 1,9 % et le pouvoir d'achat du RDB a progressé de 2,1 % (après + 0,7 % en 2008). Deux facteurs expliquent cette accélération : le recul en 2009 des impôts sur le revenu et le patrimoine et l'accélération des prestations sociales. Pour autant ce mouvement, favorable à la résistance de la consommation, ne risque-t-il pas de s'essouffler ? C'est en tout cas la crainte des syndicats. Le sécrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a demandé ainsi (lire « La Tribune » du 23 mars) que soit poursuivi « le soutien au pouvoir d'achat, qu'il s'agisse des allégements de tiers provisionnels ou des primes versées aux personnes proches du seuil de pauvret頻. Comme pour alimenter ces doutes, au quatrième trimestre 2009, le pouvoir d'achat des Français a décéléré, passant à + 0,2 % après + 0,5 % au troisième trimestre.Bercy relativiseLes proches de Christine Lagarde relativisent cette statistique, jugeant qu'il faut « prendre avec des pincettes ces chiffres trimestriels, lesquels sont souvent corrigés. » Aujourd'hui, le gouvernement, « s'il surveille cela de très près », ne voit donc pas la nécessité « de donner une nouvelle impulsion », car même si les prélèvements obligatoires devraient repartir à la hausse en 2010, les amortisseurs sociaux vont eux continuer à jouer leur rôle. Le pouvoir d'achat devrait ralentir, argumente-t-on à Bercy, mais il ne baissera pas. Même si, selon l'Insee, le salaire moyen de base réel devrait diminuer au premier trimestre (? 0,2 %). D'un point de vue global, l'Insee prévoit effectivement une très légère hausse du pouvoir d'achat des revenus sur le premier semestre (+ 0,3 %). Bercy, qui table sur un atterrissage progressif du marché de l'emploi, estime que le soutien à la consommation pourra en outre résulter d'un recours à l'épargne. Les bas de laine se sont nettement regarnis en 2009. Le taux d'épargne des Français a gagné plus d'un point entre 2008 et 2009, pour s'établir à 16,4 %, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis 2002.
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