La FNSEA cherche à reconquérir ses troupes

Le 64e congrès annuel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) s'est ouvert hier mardi à Auxerre (Yonne), dans un contexte extrêmement tendu. Le monde agricole est en effet traversé de forts soubresauts qui trouvent leur origine dans au moins un chiffre : en 2009 le revenu annuel moyen agricole s'est littéralement effondré de 34 %. Après une chute de 20 % en 2008, il se situait fin 2009 péniblement autour de 14.500 euros, soit pas plus de 1.200 euros par mois. La baisse des prix de la plupart des productions agricoles explique ces reculs. Et avec une diminution de 16 % des prix du lait et une production globalement en baisse, les éleveurs laitiers comptent parmi les agriculteurs les plus touchés comme chacun a pu le constater lors de la récente crise du lait et ses quelques actions spectaculaires initiées par les éleveurs en colère (un accord a été trouvé mardi, voir page 18).Dans ce contexte de crise, la FNSEA doit lutter sur deux fronts. Le premier, sur lequel la fédération a décidé de consacrer l'essentiel de ses débats, est celui de son organisation et de sa capacité à représenter et défendre les intérêts de ses mandants. Les différentes crises agricoles qui ont ponctué l'actualité de ces derniers mois ont mis en exergue un danger que connaît toute grande organisation nationale : celui des coordinations, ces mouvements spontanéïstes qui s'organisent en marge des actions syndicales et tiennent un discours à la fois séduisant pour les agriculteurs, car plus guerrier, mais aussi souvent très populiste et sans vision politique d'ensemble cohérente. « On doit réorganiser notre réseau » et « nous adapter aux changements que connaît l'agriculture », juge Dominique Barrau, secrétaire général de la fédération agricole. Un lien privilégiéLe second front est plus politique. La FNSEA cherche à renouer les liens et le dialogue privilégiés qu'elle avait alors et depuis fort longtemps avec les gouvernements de l'époque Chirac. L'ancien président n'a jamais fait mystère de ses relations étroites avec le monde agricole. Avec Nicolas Sarkozy, les données ont nettement changé. Et la FNSEA aimerait bien retrouver sa place de « chouchou » au sein des institutions sociales. R. J.
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