Les ambitions retrouvées de la Monnaie de Paris

126 millions d'euros, c'est le chiffre d'affaires 2009 de la monnaie de paris.Deux ans après avoir adopté le statut d'établissement public industriel et commercial (Epic), la Monnaie de Paris marche sur ses deux jambes à fière allure. En 2009, elle a réparti son chiffre d'affaires de 126 millions d'euros (+ 1 million) à parts à peu près égales entre les monnaies courantes françaises (50 millions) et les monnaies de collection (51 millions d'euros). Le solde étant dévolu, notamment, aux monnaies étrangères (11 millions). Ce mix tient à une baisse de 10 % de l'activité régalienne de battre monnaie conformément au plan stratégique adopté avec sa tutelle, et à une forte progression des pièces au travers de frappes bien ciblées (la gamme d'euros or et argent est un succès) qui ont connu un réel engouement l'an dernier. La Monnaie de Paris surfe sur l'appétit des Français pour les métaux précieux, même si cette mode est moins en vogue chez nous que sur le continent américain ou en Asie.Deux ans après avoir conquis une autonomie dans la douleur des troubles sociaux de personnels redoutant de perdre leur statut de fonctionnaire, l'institution du quai de Conti fait la preuve de sa viabilité. Globalement elle a procuré l'an dernier 47 millions de recettes à l'Etat qui encaissera cette année son premier dividende. La plus grande part, 22 millions d'euros, revient au droit de seigneuriage (différence entre le coût de revient et la valeur faciale des pièces mises en circulation), auxquels il faut ajouter une dizaine de millions d'euros pour l'impôt sur les sociétés et les taxes, ainsi que son résultat de 16 millions (+ 69 %). Sur le plan social, le climat s'améliore et la Monnaie de Paris a recommencé à embaucher une dizaine de personnes l'an dernier. Ce qui tranche avec dix années de décrue des effectifs, dont bien évidemment le plan social de 2007 visant 150 emplois qui avait ramené ses effectifs à 500. Fort de ces résultats, le président Christophe Beaux maintient le cap de son plan stratégique à trois ans avec le renforcement de la compétitivité de la société qui se dit prête à jouer un rôle de consolidateur des instituts d'émissions de pièces dans la zone euro dont le maintien dans certains pays tient à des facteurs qui défient les lois de la gravité économique. Les deux autres axes de ce plan s'inscrivent dans le redressement et le développement des produits d'art et le redéploiement de son site parisien destiné à s'ouvrir de plus en plus au public grâce à un accueil profondément restructuré et à la multiplication d'événements culturels tels que l'exposition (rentable selon Christophe Beaux) David La Chapelle qui a attiré 150.000 visiteurs. Christophe Tricaud
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