BNP Paribas et Société Générale convoitent la polonaise Zachodni

La Pologne est un eldorado bancaire. La banque Zachodni WBK va être vendue par l'irlandaise Allied Irish Bank (AIB) qui en détient 70 %, et cette cession, imposée par la commission européenne suite au sauvetage d'AIB par l'Etat irlandais, suscite bien des convoitises. Selon plusieurs sources proches de l'opération, BNP Paribas et Société Généralecute; Générale étudient très sérieusement le dossier. Tout comme les espagnoles Santander et BBVA, l'italienne IntesaSan paolo et la britannique HSBC. Le nom du russe Sberbank circule également. Le processus de cession, mené par Morgan Stanley, vient de commencer. Les offres préliminaires sont attendues mi-juin et les offres fermes fin août pour une décision en septembre. Zachodni est considérée comme une pépite. D'abord parce que la Pologne est un pays en forte croissance, le seul en Europe à ne pas avoir subi de récession en 2009. La banque est le numéro trois du secteur dans un pays de 40 millions d'habitants, au croisement de l'Europe et de la Russie. Elle affiche de solides performances dont une rentabilité de 16,7 % (voir graphique). Mais Zachodni reste une cible chère avec une valorisation de 3,7 milliards d'euros à la Bourse de Varsovie pour seulement 1,3 milliard d'euros de fonds propres, soit plus de 2 milliards d'euros de survaleur ! Un investissement de 2,5 milliards d'euros (quote-part de 70 %) reste un montant lourd dans le contexte actuel, ce qui provoque une sélection naturelle des candidats. Selon ces mêmes sources, BNP Paribas semble très bien placée et fait partie des favoris. Elle vient de récupérer la filiale polonaise de Fortis et s'affiche comme le seul candidat à pouvoir dégager des synergies avec Zachodni. Son directeur financier Philippe Bordenave avait déclaré début mai « que la banque était toujours intéressée pour croître en Pologne ». Concernant la candidature de la Société Généralecute; Générale, son PDG, Frédéric Oudéa, a toujours manifesté son intérêt pour la Pologne d'autant que la banque détient Rosbank, numéro trois en Russie. Mais la Générale « devrait probablement procéder à une augmentation de capital pour financer cet achat » estiment plusieurs sources proches de la banque. Ce serait la troisième en trois ans, sauf si la banque réussit à gagner les 3 milliards d'euros nécessaires en 2010. Santander et Intesa, figurent aussi comme des candidats sérieux. Mais les autorités polonaises ne semblent pas disposées à laisser filer à nouveau une de leurs banques. Il y a une dizaine d'années, plusieurs établissements polonais ont été privatisés et sont tombés entre des mains étrangères : Pekao (UniCredit), BRE (Commerzbank), BPH (Hypovereinsbank devenue UniCredit), Handlowy (Citigroup), Slaski (ING), Kredyt Bank (KBC). Mardi dernier, la presse polonaise rapportait que le ministre des Finances envisageait de présenter une offre avec des investisseurs locaux pour racheter Zachodni. Le régulateur aussi devra donner son accord pour le choix du repreneur. Ce dernier devra, une fois la participation de 70 % d'Allied Irish Bank rachetée, lancer une offre pour les minoritaires avant de réintroduire au moins 25 % de Zachodni en Bourse, comme l'exige la réglementation polonaise. En plus d'offrir un bon prix à AIB, les candidats doivent aussi séduire les autorités pour mettre toutes les chances de leur côté. « Le dossier sera très politique » conclut une source impliquée. nles autorités polonaises ne semblent pas disposées à laisser filer à nouveau une de leur banque.
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