Les Français redoutent l'avenir

On pourrait presque être soulagé. En n\'observant vendredi 26 juillet qu\'une légère baisse de l\'indice de confiance des ménages en juillet, l\'Insee n\'a pas soufflé sur les braises. En effet, au regard de la situation économique actuelle, de l\'enchaînement des mauvaises nouvelles sur le front de l\'emploi - à chaque jour son plan social - une chute plus importante de cet indicateur était même attendue.Presque une bonne nouvelleC\'est la raison pour laquelle l\'Insee s\'est permis de qualifier de \"légère\" cette dégradation de la confiance. En repli de deux unités, l\'indice ne s\'élève qu\'à 87 points, soit 13 points en dessous de sa moyenne de longue période. Tout de même. Il faut remonter à septembre 2007 pour constater un indice s\'élevant à 100 points.\"C\'est vrai que, par rapport à la détérioration des indicateurs du climat des affaires observée à ce jour, la baisse du moral des ménages reste limitée \", indique Hélène Baudchon économiste chez BNP Paribas. En effet, depuis mars, l\'indicateur mesurant le climat des affaires a chuté de 8 points. \"De son côté, à 48, l\'indice PMI indique une contraction de l\'activité dans l\'industrie et les services \", note Marion Laboure chez Barclays. Toutefois, deux points importants doivent être soulignés, deux points qui indiquent que le pire est peut-être à venir. D\'une part, l\'indicateur de confiance est reparti à la baisse, après une progression quasi constante ces derniers mois. Entre novembre 2011 et avril 2012, il a pris sept points. \"Le risque existe que le pessimisme s\'auto-alimente. A ce stade, on voit mal ce qui pourrait remonter le moral des ménages\", explique l\'économiste, d\'autant plus que leur pouvoir d\'achat devrait reculer de 0,5% cette année selon l\'Insee.Le pouvoir d\'achat reculera cette annéeCette baisse du pouvoir d\'achat s\'explique par le niveau relativement élevé de l\'inflation (+1,9% sur un an), le ralentissement de la masse salariale provoqué par la décélération du salaire par tête qui n\'augmenterait que de 2%, contre une hausse de 2,4% en 2011, et le retournement de l\'emploi. D\'autre part, en lien direct avec cette dernière statistique, les ménages se montrent terriblement inquiets de leur niveau de vie futur, le solde d\'opinion s\'écroulant de 13 points en juillet, soit la baisse la plus importante observée depuis novembre 2007. Si cette inquiétude, liée à une peur grandissante du chômage, se confirme, la consommation des ménages devrait logiquement en souffrir. Actuellement fixé à 10,1% de la population active, le taux de chômage pourrait atteindre 10,6% d\'ici la mi-2013 selon Barclays.L\'effet bénéfique du repli de l\'euro face au dollarActuellement, l\'Insee anticipe une hausse de seulement 0,2% cette année de la consommation des ménages. Une progression comparable à celle observée en 2011. Moteur principal de la croissance de 2000 à 2007, la demande intérieure n\'apporterait que 0,5 point de PIB à la croissance cette année, devancée par le commerce extérieur. Contributeur à hauteur de 0,6 point de PIB, celui-ci deviendrait exceptionnellement le principal pilier de l\'activité cette année grâce, notamment, au repli de l\'euro face au dollar.
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