Coup de froid sur la sidérurgie allemande

Après ArcelorMittal, au tour de son rival allemand d’appuyer sur la pédale de frein. Le premier producteur d’acier outre-rhin ThyssenKrupp a annoncé des mesures de chômage partiel à partir du mois d’août et jusqu’à la fin de l’année. Plus de 2.000 salariés du groupe sont concernés sur les sites de Duisbourg-Hamborn, Duisbourg-Hüttenheim, Bochum, Dortmund et Siegerland, situés en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans l’ouest du pays. Le chômage partiel affectera notamment les laminoirs à froid et lignes de revêtements. Si les hauts-fourneaux ne sont pas pour l’instant concernés par cette mesure, ils pourraient l’être dès septembre, écrit la presse allemande.Faiblesse de la demandeLe groupe invoque la faiblesse continue des commandes d’acier en Europe. Dans un marché qui souffre de surcapacités et où la crise de la dette pèse fortement sur la demande, les sidérurgistes sacrifient leurs volumes pour soutenir les prix de l’acier. Seuls 16 des 25 hauts-fourneaux européens d’ArcelorMittal sont ainsi actuellement en activité. ThyssenKrupp, qui doit publier ses résultats trimestriels le 10 août, espérait, comme l’ensemble de l’industrie, une reprise de la demande au deuxième semestre, notamment en raison des faibles niveaux de stocks chez les acheteurs. Les aciéristes sont aujourd’hui moins optimistes. Le numéro un mondial ArcelorMittal a jugé la semaine dernière la situation \"extrêmement grave\" en Europe, et a laissé entendre qu’il n’excluait pas de nouvelles fermetures de sites. Même pessimisme affiché chez le prudent Salzgitter, numéro deux de l’acier allemand : \"Les perspectives pour l’Allemagne et la zone euro dans son ensemble se sont de nouveau assombries en raison des graves problèmes liés à la crise de la dette européenne\", indiquait le groupe fin juin.Etablie à 22 millions de tonnes au premier semestre 2012, la production sidérurgique allemande a reculé de près de 6 % par rapport à la même période en 2011. La fédération allemande de l’acier, qui attendait en 2012 un niveau de production équivalent à celui de 2011, autour de 44 millions de tonnes, évoque maintenant un \"risque de baisse\".Pas de reprise avant 2013De la même façon, le syndicat des sidérurgistes européens Eurofer, qui prévoyait un recul de la consommation apparente d’acier en Europe en 2012 de 2,7 %, table dorénavant sur une chute de 5 %. Après un recul de 9 % sur le seul premier semestre. Le lobby ne prévoit plus d’amélioration du marché avant le deuxième trimestre 2013.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.