Pékin milite pour des augmentations

Dimanche, à Pékin, le Premier ministre de la République populaire recevait une délégation de ministres venue de Tokyo à l'occasion d'une réunion de coopération économique bilatérale. Wen Jiabao les a incités à convaincre leurs entreprises implantées en Chine d'augmenter les salaires des personnels. C'est en effet un enjeu majeur pour le gouvernement chinois. « L'augmentation rapide et continue des revenus des ménages est la garantie fondamentale que la bulle sur les prix de l'immobilier soit progressivement absorbée », explique Liao Qun, économiste en chef à la banque chinoise Citic Bank, ajoutant qu'« un atterrissage en douceur pour le marché immobilier est à la fois nécessaire et probable ». Les autorités doivent résoudre le problème posé par une demande croissance de logements d'une population rurale venant dans les villes et des prix élevés de l'immobilier.Les sociétés nippones viséesPékin se focalise sur les entreprises nippones car elles sont les plus présentes sur le sol chinois. Le Japon est en effet depuis longtemps le premier investisseur étranger, et la première destination des exportations chinoises. Mais ce ne sont pas les seules. « Certaines provinces et villes côtières, telles que le Jiangsu, le Zhejiang, Shanghai et le Shandong, ont augmenté leurs salaires minimum au début de l'année. Et dans le Guangdong où beaucoup d'entreprises hongkongaises ont installé leurs usines de production, les salaires minimum ont progressé de 21 % depuis début mai. Selon les rapports officiels, le salaire moyen des cadres et employés (toutes catégories confondues) dans la province du Guangdong a crû de 10,1 % au cours du premier trimestre 2010. Sur un an, le coût de la main d'oeuvre a augmenté de 9 % », souligne une étude du consultant HKTDC. Mais cette majoration a son revers. « En Chine, tout augmente sans cesse depuis cinq ans, les coûts de production sont en train de dépasser ceux du Mexique », constate Mike McNamara, PDG du singapourien Flextronics, deuxième producteur mondial de composants électroniques. « Au Mexique, le coût de la main d'oeuvre n'a jamais augmenté au cours des cinq dernières années. », précise-t-il. Pour autant, une vague de délocalisations n'est pas à l'ordre du jour.« La compétitivité de la Chine en tant que base de production ne se situe pas uniquement dans les prix mais plutôt dans la combinaison de certains facteurs, tels que le rapport qualité-prix et le délai de livraison, ainsi que la flexibilité dans la satisfaction de certaines commandes spécifiques », note l'étude du HKTDC. Robert Jules
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