Spéculation de haut vol sur la fève de cacao

Eminent spécialiste de la fève, Anthony Ward achète le 15 juillet 2010 240.100 tonnes de cacao. Le tout au prix de 2.500 dollars la tonne de fève, soit 6,3 % de la production annuelle et 15 % des stocks mondiaux. Mais depuis, le prix du cacao chute, tombant à 1.981 livres sterling par tonne à Londres. Une baisse que Barry Callebaut, le leader mondial des fabricants de produits à base de cacao attribue aux « corrections techniques après un plus haut niveau atteint depuis trente ans ». La tonne de cacao a en effet atteint 2.450 livres sterling la tonne à la mi-juillet. Mais le repli des prix pourrait être bien réel. La Côte d'Ivoire et le Ghana, soit 40 et 20 % de la production mondiale, ont d'ores et déjà annoncé une excellente production pour la saison. La récolte mondiale devrait augmenter de 6 % en 2010-2011. La Côte d'Ivoire prévoit de produire 1,35 milliard de tonnes de cacao cette saison. Si cette tendance se poursuivait, Anthony Ward pourrait bien se mordre les doigts. Seulement certaines rumeurs laissent entendre que le britannique aurait déjà revendu 100.000 tonnes à son concurrent suisse Barry Callebaut. Des bruits de couloirs que n'a pas voulu commenter l'entreprise helvète. L'homme d'affaires britannique avait déjà engagé une opération du même ordre en août 2002. retour de la peste bruneAprès avoir acquis un peu plus de 200.000 tonnes de cacao, il revendait le tout quelques mois plus tard dégageant... 60 millions de dollars de profits sur l'opération. Les spéculations de Ward pourraient aujourd'hui avoir plusieurs fondements. D'abord les fortes précipitations enregistrées au Ghana et en Côte d'ivoire, dans un premier temps favorables aux récoltes, devraient dégrader la qualité de la fève. Un retour de la peste brune affectant l'offre est également redouté. De plus, l'homme d'affaires pourrait avoir des informations privilégiées sur de possibles conflits sociaux susceptibles d'affecter cette zone. Enfin, la réputation de fin connaisseur de cacao de Ward peut jouer en sa faveur, attirant des investisseurs prêt à parier aveuglément sur la hausse du prix du cacao. Mathias Thépot
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