Avec Oenobiol, Sanofi se risque dans les compléments alimentaires

harmacieL'opération paraît modeste, elle n'en est pas moins symbolique. Hier, Sanofi-Aventis a annoncé le rachat d'Oenobiol, numéro quatre français des compléments alimentaires (57,2 millions d'euros de ventes). Le montant de l'acquisition, réalisée en majorité auprès de Marie Béjot, fondatrice et présidente d'Oenobiol, n'a pas été divulgué. Après les génériques (Zentiva, Medley) et les biotech (Fovea), Sanofi se lance donc dans les pilules minceur, préparateurs au bronzage et autres fortifiants capillaires. Un marché estimé à 1,1 milliard d'euros en France. Ce n'est pas une première : l'an dernier, il avait acquis l'australien Symbion pour 344 millions d'euros. Mais « Sanofi met la main sur une marque reconnue, clef de réussite sur ce créneau, détaille Lionel Delaporte, directeur général du cabinet de conseil Bionest. De plus, Oenobiol réalise les deux tiers de ses ventes en pharmacie, ce qui permettra de fortes synergies avec les produits d'automédication de Sanofi. Enfin, avec une croissance annuelle attendue entre 4 % et 5 %, les compléments alimentaires sont plus dynamiques que les médicaments traditionnels ». En fait, le rebond du marché attendu en 2010 cache un fort ralentissement par rapport aux 10 % à 15 % de hausse enregistrés annuellement entre 2000 et 2008.adossement stratégiqueL'intérêt d'Oenobiol semble clair. « L'environnement législatif européen a rendu indispensable de s'adosser à un groupe pharmaceutique », explique Marie Béjot. L'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) revoit drastiquement les conditions d'utilisation des fameuses « allégations sant頻. « Sur les quelque 400 acteurs du secteur, beaucoup n'y survivront pas », estime Lionel Delaporte. L'objectif d'Oenobiol ? Gagner en rigueur dans les études cliniques et en crédibilité pour le consommateur. Sanofi veut aussi accélérer la présence européenne de sa proie (15 % des ventes). Marie Béjot prendra la coprésidence d'un « comité de développement des compléments alimentaires », prélude probable à de nouvelles acquisitions. Sanofi a relevé hier son objectif de hausse du bénéfice par action 2009 à 11 % (contre 10 % précédemment) grâce aux 500 millions de dollars de ventes de vaccins antigrippe A attendus au quatrième trimestre. A. T.
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