Les banques centrales

Les grandes banques centrales referment prudemment les vannes de liquidité ouvertes en grand pour atténuer les effets de la crise provoquée par la faillite de Lehman Brothers. Dernière en date, la Banque du Japon a annoncé hier que ses programmes d'achats d'obligations émises par les entreprises seront fermés d'ici fin décembre, tandis que sa facilité de prêt à destination des banques perdurera exceptionnellement jusqu'à la fin mars. Ce mouvement est intervenu au lendemain de l'extinction des programmes d'achats d'obligations d'État de la Fed et de la Banque d'Angleterre (BoE). Depuis la fin mars, les deux institutions ont déboursé respectivement 300 milliards de dollars et 175 milliards de livres pour déverser directement des liquidités dans l'économie. « Lors de l'éclatement de la crise consécutive à la faillite de Lehman, les baisses de taux d'intérêt n'avaient plus d'impact sur les marchés, qui avaient un gros problème de liquidité. Les banques centrales ont dû leur adjoindre des mesures exceptionnelles et ce sont ces politiques très accommodantes qui commencent à être débouclées », explique René Defossez, chef économiste chez Natixis.La BCE a elle aussi entrepris de passer un message jeudi dernier, par la voix du président de la Bundesbank, Axel Weber. Ce dernier a estimé que « l'allocation illimitée [de liquidités] lors de nos opérations de refinancement principal devra être maintenue plus longtemps que la garantie de liquidités à très long terme ». En clair, le mécanisme d'enchère à taux fixe, institué fin 2008 pour normaliser les conditions sur le marché interbancaire, ne sera pas remis en cause à court terme, contrairement aux opérations de refinancement à un an, qui perdent de l'intérêt auprès des banques.L'opération réalisée fin septembre n'a attiré que 75 milliards d'euros de demande, contre plus de 440 milliards en juin dernier. La prochaine adjudication du 16 décembre pourrait donc bien être la dernière. Le programme de rachat d'obligations sécurisées de la BCE de 60 milliards d'euros devrait de son côté être graduellement complété, à l'instar des programmes de la BoE et de la Fed. Particulièrement active sur les marchés financiers, qui représentent habituellement 70 % du financement de l'économie américaine, la Fed a en outre fixé l'extinction de ses mesures de soutien à la titrisation et à l'immobilier à la fin du premier trimestre 2010.Cette normalisation n'augure pourtant pas de hausses de taux imminentes. Natixis n'anticipe pas de mouvement avant début de 2011. « La BoE pourrait intervenir en premier car contrairement aux autres grands pays développés, le Royaume-Uni fait face à une inflation déjà proche de l'objectif du gouvernement. À l'inverse, la Banque du Japon devrait réagir en dernier étant donné la déflation qui sévit dans l'archipel », remarque René Defossez. nCette normalisation n'augure pas de hausses de taux imminentes.Politique monétaire
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