Tollé contre la suppression des avantages de l'élite

Rémunérations des sportifsPour une fois, le monde du sport parle d'une seule et même voix. Et c'est à l'occasion de la suppression d'avantages dont il bénéficiait. Plus précisément le dispositif, introduit par la loi Lamour en 2004, qui permettait de considérer jusqu'à 30 % de la rémunération d'un sportif comme des « droits à l'image collectifs », exonérés de charges sociales. Sa suppression jeudi à l'Assemblée par un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (notre édition d'hier), contre l'avis de la secrétaire d'État aux Sports Rama Yade et des députés David Douillet et Jean-François Lamour, ne passe pas. « Irresponsable », selon Alain Poncet, le président du club de handball de Chambéry, « ahurissant » pour Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique Lyonnais.En ch?ur, les acteurs du monde sportif reprennent que cette mesure « va inévitablement laisser repartir un certain nombre de sportifs de haut niveau, dans les clubs de foot, de basket, de rugby ou de hand » comme l'explique Aulas. Adieu alors Nikola Karabatic le handballeur, Yoann Gourcuff le footballeur ou Sébastien Chabal le rugbyman, revenus dans l'Hexagone il y a peu. Moins de vedettes, des championnats qui perdent de leur valeur? Il ne faudra pas venir pleurer si on ne gagne pas une Coupe d'Europe demain et que le fossé s'agrandit avec les autres championnats, préviennent-ils. « C'est tirer une balle dans le pied du sport français. Par quelques mesures, on est en train de foutre en l'air le sport d'élite en France », râle Alain Poncet. casse-tête imposé aux présidentsSi le Sénat, qui examine le texte à partir du 9 novembre, suit l'Assemblée, cet amendement entrera en vigueur le 1er janvier prochain. À peine à la moitié de la saison de football. Un casse-tête imposé aux présidents dans leurs contrats avec les joueurs. « C'est comme si vous aviez un emprunt à 0 % et, au bout de trois ans, on vous dit ce n'est plus 0 mais 7 % », selon Bernard Caïazzo, coprésident de l'AS Saint-Étienne, « je crains qu'un certain nombre de clubs soient amenés, au second semestre de leur exercice, à déposer purement et simplement le bilan, faute de pouvoir faire face à leurs engagements alors qu'on leur avait dit qu'il bénéficierait de ces mesures sociales. » Certains joueurs pourraient même voir leurs carrières s'arrêter prématurément. Aulas serait ainsi dans l'incapacité de prolonger Sidney Govou et François Clerc. De là à envisager des départs dès le mercato hivernal il n'y a qu'un pas. Il n'y a guère que Louis Nicollin, le truculent président de Montpellier en foot qui s'en fiche : « Ça ne m'embête pas du tout. Dans le domaine des sous, on doit payer des impôts comme tous les gens, non ? » M. M. avec RMC SPORT
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