L'Irak fait son grand retour sur la scène pétrolière mondiale

L'Irak, qui serait assis sur les deuxièmes réserves pétrolières du monde après l'Arabie saoudite, reprend sa place sur la scène pétrolière mondiale. La production dépasse désormais 2,6 millions de barils par jour. Un chiffre jamais atteint depuis l'intervention en 1990 des armées américaines et européennes en Irak pour chasser Saddam Hussein du Koweït. Alors que 2010 restera comme l'année la moins meutrière pour les civiles depuis 2003, le nouveau gouvernement de Nouri al-Maliki se fixe des objectifs ambitieux. Le nouveau ministre du pétrole, Abdel Karim al-Louaybi, a repris à son compte les ambitions de son prédécesseur Hussein al-Chahristani, devenu depuis vice-Premier ministre, de porter la production de l'Irak à 10 voire 12 millions de barils par jour d'ici six ans. « Nous allons faire en sorte de respecter les délais et que le niveau de production atteigne le niveau prévu avant la date fixée », expliquait récemment Abdel Karim al-Louaybi, qui fut quatre ans durant vice-ministre du Pétrole.Mais un triplement ou un quadruplement de la production irakienne passe par le développement de nouveaux gisements notamment dans le Kurdistan irakien ainsi qu'un accroissement très signifcatif des structures d'exportations du pays. La région de Kirkouk, riche en pétrole, a signé depuis la chute du régime de Saddam Hussein de nombreux contrats d'exploration et de mise en production avec des compagnies pétrolières étrangères. CompromisMais Bagdad avait jusqu'ici toujours refusé de reconnaître ces contrats. Le nouveau gouvernement de Nouri al-Maliki semble désormais prêt à des compromis. Le ministre du pétrole, Abdel Karim al-Louyabi, a en effet expliqué en marge de la dernière réunion de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opep) au Caire, que Bagdad allait reconnaître les contrats signés par le Kurdistan irakien.Le gouvernement autonome du Kurdistan a signé 37 contrats avec 40 compagnies - soit un investissement total prévu de 10 milliards de dollars - notamment dans la prospection et la production de pétrole, selon le ministre kurde chargé des Ressources naturelles, Ashti Hawrami. La signature de ces contrats avait provoqué de vives tensions avec Bagadad. « Tout contrat ou accord signé en dehors du cadre légal, c'est-à-dire avec la Somo (State Oil Marketing Organization) est illégal », avait lancé en août le ministère irakien du pétrole après la signature d'un accord entre le Kurdistan et l'allemand RWE pour le développement d'un gisement de gaz. Le Kurdistan avait rétorqué que la région n'attendrait pas « les ordres d'un ministère inapte qui a dépensé des milliards de dollars sans fournir aucun service élémentaire, comme l'électricité et l'énergie, ces dernières années ». Le réchauffement des relations entre Bagdad et Kirkouk est aussi de bon augure pour l'avenir de Nabucco. Ce projet de gazoduc européen, qui devait initialement permettre d'acheminer du gaz d'Asie centrale vers l'Europe sans passer par la Russie, a été progressivement remis en cause par les efforts de Gazprom pour mettre la main - dans le cadre de contrats à long terme - sur l'essentiel des réserves de la région. Nabucco pourrait finalement être alimenté grâce à du gaz... irakien.
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