Qui paiera nos retraites  ?

la polémiqueAvec l'arrivée à l'âge de la retraite des générations du baby-boom, et surtout avec l'allongement de leur espérance de vie, le financement du système de retraite par répartition sera un des problèmes les plus aigus de la prochaine décennie. Si la croissance, puis la stabilisation de la population active en France, à compter de 2015, limite l'augmentation du besoin de financement des retraites à l'horizon de 2050 ? il ne serait plus, selon les dernières projections du Conseil d'orientation des retraites (COR) de novembre 2007 « que » de 1,7 % du PIB, au lieu des 3,1 % prévus précédemment ?, elle ne change guère l'équation d'ici à 2020. À cette date, son besoin de financement devrait être de 1 % du PIB? Et encore cette projection n'intègre-t-elle pas les effets d'une crise économique dévastatrice pour les finances de l'assurance vieillesse (avec un déficit de 8 milliards pour le régime général en 2009, et près de 1,4 milliard pour les régimes complémentaires Agirc-Arrco), et dont l'ampleur sur l'équilibre futur du système ne sera évaluée, dans ses différents scénarios de reprise économique, que dans les prochains mois par les experts du COR.un rendez-vous capitalEn clair, la question de la pérennité du système de retraite reste entière, et c'est précisément en 2010 qu'elle devrait être posée dans son intégralité, comme l'a annoncé il y a six mois le président de la République. « L'année 2010 sera un rendez-vous capital, affirmait Nicolas Sarkozy devant le Congrès réuni à Versailles le 22 juin 2009. Il faudra que soient mis sur la table l'âge de la retraite, la durée de cotisation et, bien sûr, la pénibilité. » Après la réforme de 1993, qui a révisé le mode de calcul des pensions dans le secteur privé, puis celle de 2003, qui a allongé la durée de cotisation pour l'obtention d'une pension à taux plein à 41 ans et égalisé le public avec le privé, la réforme de 2008 avait acté cet allongement de la durée de cotisation pour ceux qui auront 60 ans en 2012, et libéralisé le cumul emploi-retraite. Celle de 2010 devrait donc aller encore plus loin et tout remettre à plat ; en particulier, poser la question de l'âge du départ à la retraite, alors que l'Allemagne a relevé, en 2009, l'âge du départ en retraite de 65 à 67 ans à l'horizon 2029. La France choisira-t-elle de relever l'âge légal, à savoir l'âge minimal de départ à la retraite à 60 ans, comme l'avaient affirmé Brice Hortefeux et François Fillon, ou seulement l'âge à partir duquel la décote s'annule systématiquement, à savoir 65 ans aujourd'hui. Mais la réforme pourrait ne pas s'en tenir là, alors que, à la demande du Parlement, le COR doit livrer à la fin janvier ses projections sur l'application à la France d'un système de retraite « à points », dans lequel les pensions versées dépendent directement des cotisations acquittées tout au long de sa carrière. Elle devrait aussi être l'occasion de définir le rôle du Fonds de réserve des retraites (32 milliards d'euros) dans le financement ou dans la mutation du système. Et poser la question de l'unification des différents régimes existants. La décennie qui vient devrait donc être celle du big-bang des retraites. V.  S.en 2010, il faudra que soient mis sur la table l'âge de la retraite, la durée de cotisation et, bien sûr, la pénibilité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.